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Lequotidiendumedecin.fr : Réforme de la santé : la conférence des parties prenantes lancée à la fin du mois, François Braun cible les abus de l’intérim

Septembre 2022, par infosecusanté

Lequotidiendumedecin.fr : Réforme de la santé : la conférence des parties prenantes lancée à la fin du mois, François Braun cible les abus de l’intérim

PAR VÉRONIQUE HUNSINGER -

PUBLIÉ LE 09/09/2022

François Braun et Éric Chenut, patron de la Mutualité, étaient présents, l’un comme l’autre, jeudi, au lancement des travaux du Conseil national de la refondation (CNR) par Emmanuel Macron. Ce vendredi, le ministre de la Santé et de la Prévention a clôturé le 43e congrès de la Mutualité, à Marseille, après une visite des urgences de l’hôpital de la Timone. Sa principale annonce : les travaux de la conférence des parties prenantes (c’est-à-dire le volet santé du CNR) devraient débuter à la fin du mois de septembre.

« Lors de la journée d’hier, il y a eu une vraie prise en compte des enjeux économiques, écologiques et sociaux, a décrit le président de la Mutualité, en marge du congrès. Les thématiques qui avaient été annoncées ne sont pas tout à fait celles sur lesquelles on a finalement atterri. Cela montre que nous sommes vraiment dans une démarche de co-construction ». Mais en conséquence, le calendrier est encore une fois repoussé.

« Inciter de manière forte »

Et pour l’heure, François Braun s’est contenté de présenter, devant les adhérents mutualistes, les quatre « ambitions » de cette conférence des parties prenantes. « L’intensification de la lutte contre les déserts médicaux comptera parmi les priorités, a-t-il réaffirmé. Ces inégalités ne sont pas acceptables et de nouvelles solutions doivent être apportées. Chacun a la responsabilité de dépasser ses postures et de prendre part dans la réponse aux besoins de santé ». Plus tôt dans la matinée, lors d’un échange dans la salle de staff des urgences de la Timone avec son personnel ainsi que des représentants des autres établissements marseillais, il avait déploré les abus de l’intérim médical et pointé du doigt les « centres de soins non programmés », des structures de ville qui ne se consacrent qu’à cette unique activité au détriment du suivi des patients et de la logique du parcours de soins.

Il a également déploré que les jeunes diplômés semblent toujours préférer remplacer que s’installer. « On ne va pas forcer les gens à s’installer mais on va les inciter de manière forte », a-t-il assuré. « Il est inacceptable qu’on ne puisse pas avoir accès à un médecin généraliste le soir, au moins jusqu’à minuit, et le week-end », a encore mis en garde François Braun.

« La concertation ne doit pas être un frein »

Les trois autres « ambitions » citées par le ministre sont relatives à l’exercice et aux conditions de travail des blouses blanches – « à qui il faut donner tous les outils pour répondre aux besoins de santé » –, à la prévention – notamment via le sport – et à la démocratie en santé.

Sur ce dernier point, a fédération des associations de patients, France Assos Santé, était d’ailleurs présente au lancement du CNR par le chef de l’État jeudi. Un événement qu’elle a qualifié de « nouvel élan de la démocratie en santé » qui devra « se concrétiser par un dialogue permanent avec les citoyens, les patients, les professionnels de santé, les pouvoirs publics et les élus dans chaque territoire ».

Mais en attendant, « la concertation ne doit pas être un frein aux solutions quand elles s’imposent de façon urgente », a recadré le ministre. Il attend pour la fin du mois l’évaluation par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) des mesures flash mises en place pour la période estivale pour la prise en charge des urgences et des soins non programmés. À la Timone (Marseille), les urgences ont accueilli cet été 250 passages par jour en moyenne, 30 de moins que l’année précédente, sans avoir eu à mettre en place de tri.