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Lequotidiendumedecin.fr : Tuberculose : l’OMS appelle à une plus grande mobilisation internationale

Octobre 2017, par infosecusanté

Tuberculose : l’OMS appelle à une plus grande mobilisation internationale

Damien Coulomb

30.10.2017

À l’occasion de la publication de son rapport annuel sur la tuberculose, et à moins de 3 semaines d’une conférence ministérielle globale sur le sujet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un appel à la mobilisation internationale pour mettre fin à cette pathologie.

Si 6 milliards d’euros ont été versés en 2017, plus du double qu’en 2006, l’OMS estime toutefois que 2 milliards d’euros manquent à l’appel. Le financement est désormais assuré à 84 % par les pays les plus concernés par la tuberculose. La question du financement de la lutte contre la tuberculose sera abordée lors de la première conférence ministérielle mondiale contre la tuberculose qui se tiendra du 16 au 17 novembre 2017.

1,6 million de morts en 2016

En 2016, 1,3 million de personnes séronégatives sont mortes (dont 82 % en Afrique et dans le Sud Est asiatique) à la suite d’une tuberculose, chiffre auquel il faut ajouter le décès de 374 000 personnes séropositives pour le VIH. De plus, on estime qu’il y a eu 10,4 millions de nouveaux cas de tuberculose en 2016, dont 90 % d’adultes, 65 % d’hommes et 10 % de patients séropositifs pour le VIH.

Seulement 61 %, soit 6,3 millions de cas, ont effectivement fait l’objet d’un diagnostic. Si 83 % des malades traités ont été soignés, ce n’est le cas que de 54 % de ceux atteints de souches résistantes du Mycobacterium tuberculosis. Les patients atteints de souches multirésistantes n’étaient traités avec succès que dans 30 % des cas. Les auteurs ajoutent que la plupart des personnes éligibles à un traitement préventif de la tuberculose n’y ont pas accès, faute de stock suffisant de médicaments.

Plus de la moitié des cas sont survenus en Inde (1/3 des décès), en Indonésie, en Chine, dans les Philippines et au Pakistan. La région OMS du sud-est asiatique concentre à elle seule 45 % des nouveaux cas. Les auteurs précisent que ces mêmes pays sont aussi ceux où l’on trouve les plus grands fossés entre le nombre de cas diagnostiqués et l’incidence réelle de la pathologie. Les phénomènes de résistances sont inquiétants : on dénombre 600 000 cas de tuberculoses résistantes à la rifampicine, dont 490 000 cas de tuberculoses multirésistantes, dont près de la moitié en Indes, Chine et en Fédération de Russie.

En 2016, un test de la résistance à la rifampicine a été effectué dans 33 % des nouveaux cas de tuberculose et chez 60 % de patients qui avaient déjà été traités. On dénombre 17 nouvelles molécules en développement dans le domaine de la tuberculose, de même que 2 candidats vaccins.

En retard sur les objectifs de 2030

En 2016, la mortalité a diminué de 3 % par an, et l’incidence de 2 % par an. « D’ici 2020, ces baisses doivent impérativement s’accentuer : - 4 à - 5 % pour les décès et - 10 % pour l’incidence », affirment les auteurs qui estiment que les objectifs de 2030 : une diminution de 90 % du nombre de décès, comparés aux chiffres de 2015, ainsi qu’une diminution de 80 % des nouveaux cas.

Le diagnostic et le traitement ont tout de même permis d’éviter 53 millions de décès entre 2000 et 2016. La tuberculose reste la 9e cause de décès, et la première cause de décès liés à une infection par un agent infectieux unique, devant le VIH.