Branche maladie de la sécurité sociale

Lequotidiendumedecin.fr : Un observatoire dénonce les « frais cachés » des patients en ALD

Octobre 2016, par infosecusanté

Un observatoire dénonce les « frais cachés » des patients en ALD

Marie Foult

26.10.2016

Le dispositif des affections de longue durée (ALD) « joue son rôle » mais reste cependant loin de la couverture à 100 % affichée.

Selon l’Observatoire citoyen des restes à charge*, qui s’est appuyé sur les chiffres 2013 de la CNAM, le reste à charge des 11,5 millions de personnes en ALD (cancer, diabète, insuffisance rénale, VIH, Parkinson...) s’est élevé à 752 euros par an avant intervention éventuelle des complémentaires santé (soit 88 % de dépenses couvertes par l’Assurance-maladie).

Pour les 10 % des personnes en ALD confrontées aux plus grosses dépenses de santé, ce montant atteint même 1 700 euros.

Selon l’observatoire, ces restes à charge ont plusieurs origines. Certains soins sont mal remboursés, comme les prothèses auditives ou l’odontologie. Les dépassements d’honoraires des médecins et les franchises sont aussi cités. Il peut aussi s’agir de frais « annexes » liés à la pathologie comme l’achat de produits pour le cuir chevelu après un cancer du sein traité par chimiothérapie, ou des coûts de déplacement dans le cas d’une dialyse.

Les patients en ALD ayant souscrit à une complémentaire santé sont mieux remboursés. Ainsi le reste à charge moyen sera-t-il de 227 euros après prise en charge par un contrat de complémentaire milieu de gamme, au lieu des 752 euros initiaux.

Le conseil donné aux patients : éviter les médecins qui font des dépassements

L’Observatoire fait quelques propositions pour « réduire la facture ». « 60 Millions de consommateurs » conseille ainsi de souscrire « au moins un contrat d’entrée de gamme », qui réduit de « 30 à 40 % » les montants à la charge des patients. Encore faut-il que le patient en ALD, parfois hors du monde du travail, puisse se payer un tel contrat complémentaire.

Le magazine conseille également, pour réduire la facture, de choisir des médecins et des professionnels de santé qui ne pratiquent pas les dépassements d’honoraires.

L’Observatoire et plusieurs associations (Aides, Ligue contre le cancer, Fédération française des diabétiques, la Note rose et Renaloo) insistent par ailleurs sur une meilleure « neutralisation des restes à charge pour les maladies chroniques », mais aussi sur une coopération plus forte entre le malade et son médecin dans la rédaction du protocole de soins, qualifié de « trop peu lisible » par les patients.