L’hôpital

Libération - Aux urgences, plus d’un quart des patients a moins de 15 ans

Octobre 2019, par Info santé sécu social

Par Eric Favereau — 10 octobre 2019 à 06:35

A l’heure où plus de 200 services d’urgences des hôpitaux poursuivent leur mouvement de grève, l’enquête sur la fréquentation des enfants dans ces services faite par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) est éclairante.

Ainsi, dans ce travail mené à l’échelle nationale, est notée l’importance des passages de ces très jeunes patients. Le 11 juin 2013, ils étaient 13 700 enfants de moins de 15 ans à les avoir fréquentés, ce qui représente 27% des passages, et cela alors que la part de ce groupe d’âge dans la population générale n’était que de 19% en 2013. « Les enfants de moins de 2 ans représentent même 6% des passages aux urgences contre 2% dans la population générale », précise l’étude.

Le constat est donc clair : « Le taux de recours aux urgences des enfants est beaucoup plus élevé que celui des autres groupes d’âge, à l’exception des 85 ans ou plus. » Les raisons ? La traumatologie d’abord. C’est le premier motif de recours pour les enfants âgés de 6 mois à 14 ans. Autre donnée, les enquêteurs ont noté que les enfants âgés de 6 mois à 14 ans se présentent plus souvent aux urgences, entre 17 heures et 21 heures, que les patients âgés de 15 à 74 ans (32%, contre 23%). « Ce créneau horaire, postérieur aux sorties de crèche ou d’école, correspond à une plus faible disponibilité des médecins de ville à ce moment de la journée, mais aussi à l’apparition de craintes chez les parents », note, avec bon sens, la Drees.

Durée d’attente similaire en apparence
La durée de passage des enfants aux urgences est aussi plus courte, même en cas d’hospitalisation. Et c’est encore plus vrai pour la prise en charge des nourrissons de moins de 6 mois. Pour autant, en apparence, la durée d’attente aux urgences est similaire pour les enfants et les adultes : 27% des enfants de 6 mois à 14 ans et 28% des 15-74 ans attendent une heure ou plus entre l’enregistrement et le début des soins. Mais selon la Drees, si l’on prend en compte les caractéristiques des patients et le lieu de prise en charge, la probabilité pour les enfants d’attendre plus d’une heure avant le début des soins est inférieure de 20% à celle des 15-74 ans. D’où cette attente, au final, légèrement inférieure.

Reste un regret, ces enfants ont-ils été bien pris en charge ? Et surtout quel suivi leur a-t-on proposé ? Ces études n’interrogent pas les patients (parents ou enfants) sur leur sentiment.

Eric Favereau