Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Libération - Covid-19 : le variant britannique représenterait plus d’un quart des cas positifs en France

Février 2021, par Info santé sécu social

La proportion de variants inquiétants du Sars-CoV-2, susceptibles d’aggraver l’épidémie, aurait doublé depuis le début du mois, selon une analyse réalisée sur la moitié des cas positifs en France. A elles trois, les formes britannique, sud-africaine et brésilienne pèseraient pour un tiers des nouveaux cas chaque jour, selon nos informations.

par Luc Peillon et Emma Donada
publié le 11 février 2021

Le profil de l’épidémie dans l’Hexagone évolue à grande vitesse. En cause : la montée en puissance de ce que l’on appelle les « variants d’intérêt » du Sars-CoV-2, ces formes mutantes du virus particulièrement inquiétantes. Depuis quelques jours, trois d’entre elles sont dans le viseur des autorités sanitaires : le variant britannique d’un côté, suspecté d’être beaucoup plus contagieux, et les variants sud-africain et brésilien de l’autre, eux aussi plus contagieux, mais surtout potentiellement résistants à certains vaccins. Or selon nos informations, sur la moitié des cas positifs de Covid-19 analysés ces derniers jours en France, près d’un tiers relèveraient de l’un de ces trois variants, et essentiellement du variant britannique.

Depuis fin janvier, le gouvernement demande en effet aux laboratoires d’examiner tous les nouveaux cas positifs (20 000 environ chaque jour depuis une semaine), et de déterminer, via un mécanisme dit de « criblage » s’il s’agit d’une souche « classique » ou d’un des trois variants précités.

Des proportions qui auraient doublé depuis début février
Pièce maîtresse dans ce dispositif : le groupe d’analyse Eurofins Biomnis, l’un des plus gros du pays, qui effectue 8 000 à 10 000 criblages chaque jour, soit 50 % des nouveaux cas positifs quotidiens. Or selon son directeur général, Sébastien Gibault, contacté par Libération, le variant britannique serait présent, depuis le début de la semaine, dans 25 % à 30 % des nouveaux cas, tandis que les variants sud-africain et brésilien représenteraient, à eux deux, 3 à 4 % des cas.

A noter, toutefois, que ces données ne portent pas sur tous les cas positifs en France, mais sur la moitié, les autres étant réalisés par d’autres laboratoires. Ces proportions, enfin, auraient doublé depuis le début du mois. Même si le nombre de cas analysés était encore inférieur à cette époque, le groupe Eurofins Biomnis ne détectait, début février, que 14 à 15 % de variants britanniques et 1 à 1,5 % de variants sud-africain et brésilien.

Lors d’un point presse, jeudi soir, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a avancé des chiffres assez proches. Sur la base de 17 000 criblages sur quatre jours, donc sur volume quotidien inférieur, il estime que le variant britannique, qui augmenterait de 50% chaque semaine, représente désormais 20% à 25% des cas positifs en France (contre 15% il y a une semaine), et les variants sud-africains et brésiliens, 4% à 5%. Un territoire inquiète particulièrement le ministre : la Moselle, qui compte plus de 300 nouveaux cas sud-africains et brésiliens ces quatre derniers jours, après déjà « 200 cas identifiés les jours précédents ». Un département où doit se rendre, ce vendredi, Olivier Véran.