Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Libération - En forte tension, les hôpitaux d’Ile-de-France vont procéder à des déprogrammations

Octobre 2020, par Info santé sécu social

Par Adrien Franque — 27 octobre 2020 à 20:02

Une note de l’Agence régionale de santé lundi soir donne l’instruction de rediriger en priorité les effectifs des hôpitaux vers les patients en Covid.

Signe de la concentration de tous les efforts sanitaires contre la deuxième vague du coronavirus, les hôpitaux d’Ile-de-France ont reçu l’instruction de déprogrammer « de façon effective » toutes les « activités chirurgicales (y compris ambulatoires) et médicales dès lors qu’elles sont consommatrices de ressources humaines qui pourraient être utilement affectées dans les services de soins critiques et de médecine Covid ». Datée de lundi soir, cette note de la direction de l’Agence régionale de santé francilienne acte ainsi que « plusieurs établissements de la région ont fait face au cours des soixante-douze dernières heures à une accélération des arrivées en réanimation » et qu’une libération de lits de réanimation est plus qu’urgente.

Lundi soir, 806 lits de réanimation étaient occupés par des patients Covid dans les hôpitaux franciliens. Soit un taux d’occupation de 68,4% des places disponibles. L’ARS estime nécessaire d’ouvrir des « lits nouveaux dès vendredi » et d’atteindre une capacité de « 1 775 lits de soins critiques (réanimation et surveillance continue) et 4 797 lits de médecine », d’ici au 3 novembre. « J’insiste pour vous dire qu’il ne s’agit pas d’une position prudentielle de la part de l’Agence, écrit la direction dans sa note. Je mesure que la déprogrammation est un acte lourd, que les questions sont nombreuses. Les instructions présentées ici sont formulées en sachant tout ce que cela implique, mais avec le sentiment que nous ne pouvons pas désormais repousser cette décision. »

« Il ne s’agit pas d’une position prudentielle »
Début octobre, Aurélien Rousseau, le directeur de l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France expliquait, dans Libération, la stratégie pour armer de nouveaux lits Covid : « Le premier palier, c’est de déprogrammer jusqu’à 20% de l’activité. Ce sera de la petite chirurgie. Si on monte à 50% de Covid en réanimation, là on sera obligé de faire des choix plus structurels. » Dans le document envoyé aux directeurs médicaux de crise lundi, l’ARS précise cependant que certaines activités nécessitent toujours une « attention particulière » dans cette réaffectation des lits de réanimation : la cancérologie, les prélèvements et greffes, les dialyses et la pédiatrie.

Des déprogrammations ont déjà été nécessaires en Auvergne-Rhône-Alpes depuis deux semaines. La consigne dans le milieu hospitalier est cependant de ne pas répéter l’erreur de mars dernier, quand les hôpitaux avaient procédé à des déprogrammations radicales, mettant à la porte des blocs chirurgicaux et des services de réanimation les patients non-Covid.

Adrien Franque