Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Libération - Le Covid flambe à nouveau et le gouvernement mise sur la responsabilité individuelle, sérieusement ?

Juin 2022, par Info santé sécu social

Plus de 55 000 cas par jour, des admissions de personnes âgées en réanimation : la septième vague de Covid-19 est bien là et elle ressemble aux autres. Et le gouvernement ne bouge pas. Incompréhensible.

Par Olivier Monod
publié le 25 juin 2022

Qu’attendent-ils pour bouger ? Malgré le démarrage d’une septième vague de l’épidémie de Covid-19, le gouvernement mise sur la « responsabilité citoyenne », excluant à ce stade le retour de mesures sanitaires comme le masque obligatoire dans les transports. Il revient donc aux citoyens d’être responsables et d’aller faire un deuxième rappel s’ils ont plus de 60 ans et que le précédent date de plus de six mois, mais aussi de décider de porter le masque en milieu clos. La responsabilité gouvernementale, elle ne semble pas exister.

Les scientifiques, eux, sont unanimes. Il faut remettre le masque. Vendredi, Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon (AP-HP), est intervenu masqué sur le plateau de BFMTV.

A côté de la plaque
Le masque, « il faut vraiment que cela devienne un réflexe » dans chaque « situation à risque », insiste ce samedi Santé publique France, par la voix d’Isabelle Bonmarin, responsable de l’unité de prévention des risques infectieux et environnementaux. On le sait, le Covid-19 se transmet par accumulation de particules virales dans l’air que l’on respire dans les espaces clos et mal ventilés. Il est donc conseillé de porter un masque, de préférence FFP2 si possible, dans les transports, et tout autre lieu fermé très fréquenté, comme les galeries marchandes, les discothèques…

Les consignes du gouvernement, elles, sont toujours à côté de la plaque. Sur son compte Twitter, le ministère de la Santé continue de faire la promotion du lavage de mains. Depuis sa prise de fonction, le nouvel exécutif n’a, pas plus que le précédent, décidé de s’attaquer à la question de la ventilation et de la qualité de l’air intérieur, seule mesure de fond qu’il pourrait prendre pour lutter durablement contre le Covid-19. La bientôt démissionnaire ministre de la Santé Brigitte Bourguignon préfère en appeler à « la responsabilité citoyenne » : « L’idée, c’est de ne pas revenir à des mesures plus contraignantes pour l’instant », affirme-t-elle, comme si les mesures contraignantes étaient les seules possibles.

Toutes les classes d’âge concernées
Evidemment, sans mesures barrières, le Covid s’en donne à cœur joie. Les contaminations augmentent depuis trois semaines dans toutes les régions métropolitaines et toutes les classes d’âge et atteignent désormais environ 55 000 cas chaque jour. Un chiffre probablement très sous-estimé. En effet, le nombre de tests est très bas, moins de trois par jours pour 1 000 habitants, soit autant qu’à la fin de l’été 2020. Le taux de positivité, 26 %, est lui plus élevé que celui de la vague d’octobre 2020 (16 %).

Si personne ne veut lutter contre la transmission du virus, il reste la vaccination pour limiter le nombre de cas graves. Mais là encore, le refus du gouvernement d’être un accélérateur de mouvement est incompréhensible. Santé publique France fait état d’une hausse des admissions en soins critiques des 80 ans et plus, après plusieurs semaines de diminution et une semaine de stabilisation.

Or, la campagne pour le deuxième rappel patine. Seul un quart des personnes éligibles l’ont reçu, notamment 48 % des résidents d’Ehpad et 31 % des plus de 80 ans éligibles. Brigitte Bourguignon, 63 ans, a symboliquement reçu le sien devant les caméras jeudi. Comme si ce gouvernement ne savait guider et protéger que par la communication.