Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Libération - Protocole sanitaire à l’école : « La reconnaissance de la nation ça ne suffit pas »

Octobre 2020, par Info santé sécu social

Par Cécile Bourgneuf — 29 octobre 2020

Alors que les écoles, collèges et lycées doivent ouvrir lundi 2 novembre, les enseignants s’inquiètent du nouveau protocole sanitaire annoncé ce jeudi soir, qui n’a pour eux rien de nouveau. Un préavis de grève a été déposé par le Snes-FSU, syndicat majoritaire dans le secondaire.

Protocole sanitaire à l’école : « La reconnaissance de la nation ça ne suffit pas »
Les enseignants se sentent méprisés, désabusés, sacrifiés. Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, devait ce jeudi soir annoncer un renforcement du nouveau protocole sanitaire pour les écoles, collèges et lycées qui resteront ouverts pour ce deuxième confinement. Mais finalement, un seul grand changement a été acté : celui du port du masque à partir de l’âge de 6 ans, obligatoire jusqu’alors seulement à partir du collège. En dehors de cette annonce, « il n’y a absolument rien de nouveau, s’insurge Frédérique Rolet, secrétaire générale du syndicat enseignant Snes-FSU (syndicat majoritaire dans le secondaire). Je suis effarée. Le protocole n’est pas du tout renforcé alors que la situation sanitaire est grave. » Le Snes-FSU a annoncé avoir déposé un préavis de grève pour la semaine de la rentrée, du 2 au 7 novembre.

« Comme par magie ? »
Jean-Michel Blanquer a déroulé d’autres mesures, comme la limitation du brassage des élèves avec des arrivées et des départs étalés dans le temps, des récréations « par groupes », une meilleure aération, ventilation et nettoyage des locaux, le maintien de la restauration scolaire dans le respect de la distanciation physique ou des déplacements « limités au maximum » avec une seule salle attribuée à chaque classe dans le secondaire. « Au collège, les profs bougent déjà depuis septembre dans les classes dans la plupart des établissements. Et puis on va limiter le brassage avec le même nombre d’élèves, comme par magie ? » ironise Frédérique Rolet. Jean-Michel Blanquer n’a en effet pas dit un mot sur l’accueil de demi-groupes d’élèves, pourtant réclamé par les syndicats, via un système de rotation entre présentiel et distanciel. « Tant qu’il y a le même nombre d’élèves, la distanciation physique est impossible à mettre en place quand on a au moins 30 élèves par classe ou 75 enfants dans les cantines », assure Guislaine David, cosecrétaire générale du Snuipp-FSU, principal syndicat du primaire.

Pourquoi le plan de continuité pédagogique ficelé en juillet dernier n’est-il toujours pas mis en œuvre ? Il prévoit pourtant un accueil des classes en demi-groupe en cas de circulation active du virus. « Le Président a déclaré que cette vague était plus meurtrière que la première et on a un ministre qui est dans le déni des contaminations, qui ne va pas assurer la sécurité des élèves et du personnel, s’inquiète Guislaine David. La reconnaissance de la nation ça ne suffit pas. Nous, on veut être protégés. »

Cécile Bourgneuf