Covid-19 (Coronavirus-2019nCoV) et crise sanitaire

Liberation.fr : Covid-19 : « La pandémie n’est pas terminée » mais le Conseil scientifique, oui

Juillet 2022, par infosecusanté

Liberation.fr : Covid-19 : « La pandémie n’est pas terminée » mais le Conseil scientifique, oui

par Olivier Monod

publié le 20 juillet 2022 à 16h20

Si certains en doutaient, non, la pandémie de Covid-19 « n’est pas terminée ». Dans son dernier avis daté du 19 juillet, le Conseil scientifique met en garde contre tout excès d’optimisme face au virus qui a mis le monde à l’arrêt en 2020.

« Il faut s’attendre à l’apparition de nouveaux variants du SARS-CoV-2 en population humaine », écrit le Conseil. Pour les scientifiques, la circulation du virus « pourrait au cours des prochaines années rester à des niveaux élevés » et « s’accompagner de poussées épidémiques associées à l’émergence de nouveaux variants, plus accentuées en période automno-hivernale ».

Dans ce cas, la France est face à trois solutions : protéger les hôpitaux, limiter l’impact sanitaire global de la maladie ou essayer de contrôler l’épidémie. Le Conseil scientifique conseille la deuxième voie qui permet de limiter les cas de Covid long et les congés maladies, mais qui demande d’accepter « certaines mesures de contrôle de la circulation virale, de type obligation du port du masque dans certains lieux » mais aussi, de « mieux sécuriser certains lieux de vie essentiels ».

Eaux usées et qualité de l’air
Sur ce dernier point, le Conseil scientifique estime que « des investissements plus conséquents visant à améliorer la qualité de l’air intérieur par une meilleure ventilation des bâtiments doivent être dès maintenant envisagés ». Une recommandation émise depuis plus d’un an mais à laquelle le précédent gouvernement restait étonnamment sourd.

La lecture de cet avis, qui sera probablement le dernier, laisse un sentiment mitigé d’espoir et de fatigue. D’espoir d’abord, car les mesures pour maîtriser cette épidémie existent. Tests salivaires réguliers dans les écoles pour éviter la propagation des cas, tests PCR dans les eaux usées pour voir en réel les variants circulants, meilleure ventilation des lieux clos, meilleure utilisation des traitements efficaces existants, etc. De fatigue ensuite, car aucune de ces mesures n’est pas bien neuve, mais elles n’occupent pas le devant des discussions politiques sur le projet de loi de prolongation de l’état d’urgence sanitaire.

Députés et sénateurs s’écharpent sur le pass sanitaire aux frontières, mesure qui n’a pas empêché l’arrivée d’omicron sur notre territoire l’hiver dernier, et sur la réintégration ou non des soignants non vaccinés. Une réintégration au sujet de laquelle le conseil se dit « réservé », notant au passage qu’« au regard du nombre de personnes concernées, la réintégration de soignants non-vaccinés dans les équipes hospitalières n’aura probablement pas d’impact sur l’amélioration de l’organisation hospitalière ». Plus un marqueur politique qu’une solution à quoique ce soit.

Pour finir, saluons l’existence de ces avis scientifiques et leur mise à disposition du public. Le conseil scientifique tire sa révérence avec cet ultime avis. Le gouvernement souhaite créer un « comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires » qui donnera ses avis aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Avec la même transparence vis-à-vis du public ? Il ne reste qu’à l’espérer.