Le droit à la santé et à la vie

Médecins Sans Frontières - Les enfants une population hautement vulnérable

Juillet 2018, par Info santé sécu social

Pour lire l’intégralité de l’article :
https://www.msf.fr/eclairages/les-enfants-une-population-hautement-vulnerable

CONTEXTE
La mortalité des enfants de moins de 5 ans a connu une baisse spectaculaire au niveau mondial avec une diminution de près de 56 % depuis les années 1990 (OMS, 2016). Dans certains pays d’Afrique sub-saharienne, ces progrès ont été enregistrés notamment grâce à une meilleure prise en charge de la malnutrition, comme au Niger où les aliments thérapeutiques sont utilisés à grande échelle depuis 2005, en prévention et en traitement dans le cadre des soins médico-nutritionnels.
L’accès à une alimentation spécifique et nécessaire reste un des grands enjeux pour faire reculer la mortalité des enfants, en particulier dans les pays soumis à des conflits, où ils sont les plus vulnérables. L’accès aux médicaments essentiels, aux diagnostics et à la vaccination - des mesures peu coûteuses et efficaces - peuvent permettre d’agir sur les autres causes principales de décès : les infections respiratoires, la diarrhée et le paludisme.

LES REPÈRES CHRONOLOGIQUES
Previous
2001
Recommandation par l’OMS de l’utilisation de l’artémisinine dans le traitement du paludisme.
2005
Première utilisation à grande échelle par MSF des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi pour traiter la malnutrition au Niger.
2007
Généralisation de la stratégie de traitement de la malnutrition à l’aide d’aliments thérapeutiques.
2009
Ouverture d’un programme de soins pédiatriques intégrés à Koutiala au Mali.
2012
Introduction de la chimioprévention du paludisme par MSF dans ses programmes au Mali et au Niger.
2017
Test avec succès d’un nouveau vaccin au Niger, contre le rotavirus, principale cause de diarrhée sévère dans le monde.

SITUATION - L’ÉCLAIRAGE
Un révolution thérapeutique
La malnutrition est chaque année à l’origine du décès d’un tiers des enfants de moins de cinq ans dans le monde. Leur système immunitaire, particulièrement chez les moins de deux ans, devient en effet moins résistant aux maladies infantiles ordinaires. La mise en place d’une stratégie de traitement de la malnutrition aiguë sévère par l’utilisation à grande échelle d’aliments thérapeutiques, introduite dès 2005 au Niger par Médecins Sans Frontières, a permis de lutter plus efficacement contre la malnutrition et a constitué une véritable révolution thérapeutique.
80 100
enfants sévèrement malnutris ont été admis par les équipes de Médecins Sans Frontières dans un programme de nutrition thérapeutique en milieu hospitalier en 2016.
Ces pâtes alimentaires permettent un traitement de la malnutrition plus simple, moins cher et plus efficace : la majorité des enfants peuvent suivre le traitement à domicile et se rendre ensuite à des rendez-vous de suivi, avec des taux de guérison supérieurs à 90 %. Le personnel médical peut se concentrer alors sur les cas les plus compliqués qui nécessitent une hospitalisation. D’autres méthodes simples ont également permis des avancées dans la lutte contre la malnutrition, comme la mesure du périmètre brachial, grâce à un simple bracelet en plastique présentant des codes-couleurs. Léger, peu cher et simple d’utilisation, il permet de déterminer le rapport poids/taille de l’enfant et de diminuer le temps nécessaire à la consultation. Il contribue à la simplification du suivi et de la prise en charge de l’enfant, auxquels les membres de la famille peuvent participer.
Malnutrition : une grande tueuse
La malnutrition fait partie des grandes tueuses, soit 14 maladies ou problématiques de santé publique, responsables de la mort de millions de personnes chaque année. Dans cette série documentaire multimédia, chaque pathologie est abordée à travers cinq angles, portant sur ses contextes géographique et historique, ses effets sur l’organisme, son traitement et enfin les espoirs pour l’avenir.

Malnutrition : une grande tueuse
Vaccination et prévention
Il est également possible d’agir simplement sur les trois autres causes principales de la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Il reste pourtant d’énormes progrès à faire, aussi bien d’un point de vue médical qu’économique.
Les maladies respiratoires, souvent dues à des infections à pneumocoques sont potentiellement évitables grâce à la vaccination. L’introduction dans les plans de vaccination du vaccin contre la pneumonie se fait malheureusement lentement, essentiellement pour des raisons économiques, à cause d’une tarification élevée. Le PCV13, qui protège contre la pneumonie, n’est par exemple présent que dans un tiers des programmes de vaccination dans le monde : le laboratoire Pfizer le maintient à un tarif prohibitif, une politique contre laquelle Médecins Sans Frontières lutte et s’oppose.
Les diarrhées dont les facteurs de risques sont des mauvaises conditions d’hygiène, la malnutrition, l’insalubrité de l’eau et des aliments, sont causées pour près de moitié par des rotavirus. Un nouveau vaccin pourrait toutefois changer la donne, car contrairement à ceux déjà existants, il pourrait être moins cher et plus simple d’utilisation (notamment dans sa capacité de conservation à des températures élevées).

Le paludisme peut être prévenu ou son impact réduit grâce à l’utilisation de moustiquaires, d’insecticides, par la chimioprévention saisonnière et les cas les plus simples diagnostiqués et soignés par des agents communautaires. L’arrivée des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA), une substance active médicamenteuse dont l’utilisation est recommandée depuis 2001 par l’Organisation mondiale de la santé, a constitué une avancée majeure dans le traitement du paludisme. Toutefois, il reste de nombreux obstacles à franchir pour arriver à une meilleure prise en charge du paludisme, comme l’absence de vaccin efficace, le développement de résistance aux insecticides à l’artémisinine et le difficile accès aux diagnostics, à la prévention et aux traitements.