Réforme retraites 2023

Médiapart - Retraites : la mobilisation est restée forte dans la rue mais faible dans la grève

Avril 2023, par Info santé sécu social

Inédit par sa force, le mouvement social contre la réforme des retraites l’est aussi par un antagonisme qui le traverse : il y a eu d’un côté beaucoup de monde en manifestation et de l’autre, la grève générale n’a pas eu lieu. Cette séquence est éclairante sur l’état du monde du travail, des syndicats et de leur capacité à mobiliser.

Khedidja Zerouali
13 avril 2023

Des manifestations monstres et des piquets de grève dégarnis n’ont pas eu raison d’un pouvoir déraisonnable, qui a fait passer sa réforme des retraites de force, contre le pays, par le 49-3 et la matraque, au coût d’une profonde crise sociale puis politique.

Ce jeudi 13 avril a lieu la douzième journée de mobilisation interprofessionnelle avant la décision, vendredi 14 avril, du Conseil constitutionnel. La fin du premier temps de ce mouvement social – les pessimistes diraient de ce mouvement social tout court – et l’heure de dresser un premier bilan de plusieurs mois de mobilisation.

Si elle n’a pas – encore, préciseraient les optimistes – obtenu le retrait de la réforme, cette séquence a, en somme, dit bien des choses du monde du travail, de la force et de la faiblesse des syndicats et de leur capacité à mobiliser les travailleuses et les travailleurs.

Depuis janvier, le mouvement contre la réforme des retraites a embrasé le pays. Il a amené avec lui des travailleuses et des travailleurs peu habitué·es aux mobilisations, dans les grandes, moyennes et petites villes. Les cortèges ont été parmi les plus fournis depuis une trentaine d’années.

Ce mouvement a fait sortir les drapeaux aux réformistes de la CFDT ou de la CFE-CGC dans une unité intersyndicale inédite. D’ailleurs, cette alliance large laissera probablement des traces dans les relations futures des syndicats entre eux mais aussi dans les esprits des travailleuses et travailleurs syndiqué·es qui, peut-être, verront leur rapport au « dialogue social » modifié après ces mois à battre le pavé.

Il y a eu des blocages ici et là, notamment du côté des raffineries, de certaines zones industrielles, des actions remarquées des électriciens, des gaziers ou des éboueurs, des manifs sauvages dans les métropoles et toute une constellation d’initiatives réjouissantes qui ont renouvelé le genre et qui marqueront durablement le paysage social, comme on le détaille ici.

Beaucoup de monde en manif, peu de monde en grève

Sauf que le feu qui a pris le pays est resté fort théorique, quelques poubelles mises à part. Si théorique d’ailleurs qu’Emmanuel Macron, depuis la Chine, ne s’est pas privé de le faire remarquer : « Qu’on n’aille pas m’expliquer que le pays est à l’arrêt. Ce n’est pas vrai ! »

À la RATP, la régie des transports parisiens, où la CGT est la première organisation syndicale, la grève a été impalpable, au grand dam des responsables syndicaux. « Beaucoup de collègues disent être fatigués de porter les grèves pour tout le monde et attendent de voir quand les autres secteurs se mettront en grève », expliquait à Mediapart Cémil Kaygisiz, secrétaire général de la CGT RATP-Bus, le mois dernier. Ils attendent toujours.

Pour cette douzième journée de mobilisation, sur 14 lignes de métro parisiennes, seules deux d’entre elles seront légèrement touchées par la grève, avec deux trains sur trois qui circulent sur la ligne 8 et la ligne 13. Le trafic sera complètement normal du côté des bus ou des tramways.

À noter qu’à la RATP, la difficulté à mobiliser s’explique aussi par une stratégie de la direction : une prime de présence est accordée à toutes celles et ceux qui ne posent aucun jour de congé, d’arrêt maladie, d’accident de travail... ou de grève.

Les éboueurs parisiens, pourtant vaillants leaders de la contestation contre la réforme des retraites, ont dû observer une pause dans leur mobilisation, faute de bras, à partir du 29 mars et après 23 journées consécutives de grève. « Nous avons besoin de rediscuter avec les agents de la filière déchets et assainissement de la Ville de Paris afin de repartir plus fort à la grève […], car nous n’avons presque plus de grévistes », assumait, dans un communiqué la fédération CGT de cette filière. Ils ont annoncé reprendre la grève à partir de jeudi 13 avril, pour un « acte 2 » de la mobilisation.

Au congrès de la CGT qui a eu lieu fin mars, Pierre Germain-Bonne, du syndicat des territoriaux d’Échirolles, près de Grenoble, dressait lui aussi ce triste constat : « Les camarades sur les piquets de grève, ils ont besoin de soutien et… de grévistes supplémentaires. Ils n’ont pas besoin de chèques de solidarité pour les caisses de grève. Des chèques on en reçoit, ce matin on a encore eu 6 000 euros pour la caisse de grève de l’Isère mais il va falloir nous trouver des salariés [grévistes] à qui filer de l’argent. »

Le feu n’a pas pris non plus dans le privé, où de nombreux salarié·es mobilisé·es posaient deux heures de grève, parfois une demi-journée avant de revenir au travail, sans que cela ait un impact majeur sur la production.

Les raisons de l’échec

Comme nous l’avons écrit, la marche normale de l’économie française n’a pas été ébranlée par des grèves qui, à part dans les incantations des discours militants, n’ont pas été massives.

« Une des grosses difficultés de la mobilisation a été l’auto-organisation, poursuit Simon Duteil, c’est-à-dire la capacité des grévistes à organiser la grève. Or, cette année, il n’y a pas eu beaucoup de monde dans les assemblées générales. Les boucles WhatsApp ont remplacé les AG, sauf que ce n’est pas comme ça qu’on construit des luttes fortes. »

Adrien Cornet, délégué CGT à la raffinerie TotalEnergies de Grandpuits (Seine-et-Marne) et militant à Révolution permanente, estime de son côté que si les salarié·es ne venaient pas en assemblée générale, « c’est parce qu’ils savent bien que rien ne s’y décide, puisque tout était décidé par l’intersyndicale, par le haut ».

Les raisons de cet échec sont nombreuses, nous en avions déjà détaillé quelques-unes en mars. Les portemonnaies vides des salarié·es et la réticence des secteurs « bloquants » à partir seuls expliquent en bonne partie cette situation.

Par ailleurs, comme l’a expliqué la politiste Sophie Béroud à Mediapart, « pour qu’une action collective prenne, il faut déjà qu’il y ait un collectif qui se pense comme tel ». Or l’atomisation du monde du travail par le recours de plus en plus accru à la sous-traitance et par l’individualisation des horaires, des cadres, des missions, a cassé le collectif.

On pourrait aussi rappeler que, depuis la loi Travail du quinquennat Hollande, les représentant·es du personnel sont plus rares et ont moins le temps d’échanger avec leurs collègues sur la marche du monde du travail, puisque happé·es par les missions trop diverses et nombreuses du CSE.

« L’une des autres raisons pourrait être le manque de force des syndicats aujourd’hui », ajoute le co-secrétaire général de Solidaires. Ce qui était possible en 1968, « la grève générale et reconductible », comme la rêvent les critiques de l’intersyndicale, s’est faite dans un contexte qui n’est plus le même aujourd’hui.

À l’époque, le taux de syndicalisation en France était de 18,3 %, puis de 19 % l’année suivante, il est désormais de 10,3 %, avec seulement 7,8 % des salarié·es du privé qui sont adhérent·es à des syndicats, selon les derniers chiffres du ministère du travail publiés en février 2023.

Bien que les syndicats aient enregistré des hausses substantielles de leurs adhésions ces derniers mois, comme à la CFDT où Laurent Berger a annoncé une augmentation de 30 % de leur nombre en janvier, les taux de syndicalisation actuels ne sont en rien comparables à ceux ayant permis la grève massive de 1968.

Pour une partie des syndiqué·es, mais aussi des salarié·es rencontré·es depuis deux mois, ce manque de force dans la grève s’explique aussi par le mode d’action de l’intersyndicale, certain·es allant jusqu’à la qualifier de « stratégie de la défaite » : des manifestations, toutes les semaines, parfois tous les dix jours, qui se suivent et se ressemblent, les chiffres de participation comme seul thermomètre.

Difficile équilibre entre le maintien de l’intersyndicale et la montée en radicalité

Pour rappel, l’intersyndicale s’est attelée à une double besogne depuis plusieurs mois : maintenir l’intersyndicale unie par des journées de mobilisations massives qui emmènent dans les rues des millions de travailleuses et de travailleurs tout en laissant la latitude nécessaire aux syndicats pour qu’ils puissent aussi organiser leurs propres actions, définir leurs propres agendas, au-delà de ces journées intersyndicales. Même en profond désaccord sur le blocage, par exemple, les syndicats sont restés unis jusque-là.

Rapidement, Solidaires a appelé à la grève reconductible. Dans certaines entreprises, comme à la SNCF, ces appels à la reconductible se sont même faits en intersyndicale complète, CFDT comprise. De son côté, la CGT a été traversée de débats à ce sujet et, à défaut de consensus, plusieurs grosses fédérations se sont réunies pour appeler à la grève reconductible dans leurs secteurs.

Dès la fin janvier, les fédérations CGT des industries chimiques, des mines-énergie, des cheminots, des travailleurs du verre et de la céramique, ou encore des ports et docks, connus pour faire partie des plus radicales de la confédération, se sont réunies pour dépasser le calendrier de l’intersyndicale.

« À partir du 7 mars, les travailleuses et les travailleurs de nos cinq fédérations nationales seront dans la lutte reconductible », annonçaient-ils en février après une série d’actions communes. Et effectivement, ces fédérations ont été à la pointe du mouvement et pouvaient, par moments, avoir l’impression de porter la contestation seules, dans les intervalles – parfois longs – entre les journées de mobilisation.

Ainsi, malgré la souplesse affichée, des responsables syndicaux de premier rang sont montés au créneau pour critiquer le mode d’action de l’intersyndicale, plus basé sur les manifestations, que d’aucuns ont commencé à surnommer les « balades », que sur les grèves.

À la fin janvier, Sébastien Menesplier, secrétaire de la Fédération nationale des mines et de l’énergie de la CGT (FNME-CGT), rapportait que « sur le terrain, les journées saute-moutons sont très critiquées. Soit ces critiques on les entend, soit on se met des œillères ».

La CGT traversée par de vives critiques internes sur sa stratégie intersyndicale

Lors du 53e congrès de la CGT, qui a eu lieu fin mars en plein mouvement social, la question de la reconductibilité, de la dureté de la grève, du rapport aux autres syndicats a été posée à maintes reprises, et de sérieuses critiques ont été émises contre la direction sortante, les plus radicaux estimant qu’elle avait dissous l’ADN de la confédération dans l’intersyndicale.

Mercredi 29 mars, Timothée Esprit, délégué syndical CGT dans le groupe industriel Toray, résumait ainsi sa position : « Nous ne sommes pas uniquement pour le retrait de la réforme, comme Berger, mais nous sommes pour une retraite à 60 ans et à 55 ans pour les travaux pénibles. Nous sommes, sans détour, pour la grève reconductible, ce qui n’est pas le cas de l’intersyndicale. » Si les prises de position favorables à l’intersyndicale se sont aussi fait entendre lors de ce congrès, elles ont été éclipsées par le nombre et la vigueur de celles les condamnant.

Des critiques revigorées par une dernière sortie de Philippe Martinez, qui, la veille et devant les caméras, annonçait être favorable à une médiation avec le gouvernement : « Comme dans tous les conflits sociaux qui durent, on essaie de trouver une solution. Nous allons écrire au président pour faire cette proposition par écrit. » Il n’était alors déjà plus secrétaire général, et la proposition émise plus tôt par Laurent Berger de la CFDT n’avait pas été discutée.

À la fin de ce congrès, le secrétaire général a été remplacé dans le fracas. Chose rarissime, son bilan – dont la stratégie de lutte contre la réforme des retraites – n’a pas été voté par les congressistes, et celle qu’il avait proposée comme sa remplaçante, Marie Buisson, n’a pas été élue… Au profit d’une candidate surprise, Sophie Binet, qui a bien pris soin d’intégrer à la direction de la confédération celles et ceux qui portaient cette critique : Laurent Brun, secrétaire général de la fédération des cheminots, est devenu administrateur et Sébastien Menesplier a fait son entrée au bureau confédéral.

Et les fédérations citées plus haut n’ont pas été les seules à pousser, en interne, vers un durcissement du rapport de force avec le gouvernement. À Marseille, dans la remuante union départementale des Bouches-du-Rhône, au-delà du médiatique Olivier Mateu, les syndiqué·es de base jugeaient aussi la stratégie de l’intersyndicale peu opérante.

« Ceux qui seraient prêts à entrer en grève reconductible pour marquer un grand coup se démotivent avec ces petites grèves d’un jour ou de deux jours », expliquait Jules, aiguilleur à la SNCF lors d’une assemblée générale marseillaise le 8 février à laquelle Mediapart était présente. « Moi je préfère faire dix jours d’un coup que de perdre des journées de salaire par-ci par-là pour aller me balader en ville et revenir », poursuivait Annabelle, agente hospitalière lors de la même assemblée.

Fabien Cros, délégué syndical CGT de la plateforme Total de La Mède (Bouches-du-Rhône), aurait souhaité un durcissement du mouvement, même si cela devait se faire au prix de la scission de l’intersyndicale : « La stratégie confédérale de maintenir l’unité syndicale à tout prix n’est pas la nôtre, balayait-il. Garder la CFDT, j’en ai rien à faire. D’accord, on a besoin d’eux pour l’affichage politique mais pas au point de transformer ce qu’on est. »

En défense de l’intersyndicale, Simon Duteil explique ne pas attendre que « la CFDT fasse comme chez Solidaires. Nous ce qu’on dit, c’est que s’il y en a qui pensent qu’il faut faire plus de grèves reconductibles, il faut qu’ils viennent renforcer les outils qui essaient de faire. Nous, à Solidaires, on a essayé et on a appelé à la grève reconductible ».

Poussée par ses bases et par la radicalité d’un gouvernement insensible à des cortèges géants, l’intersyndicale avait bien tenté la grève générale. Le 7 mars, la France devait être mise « à l’arrêt ». L’ensemble des syndicats avaient appelé leurs syndiqué·es à ne pas se rendre au travail ce jour-là.

Certain·es, à Sud et quelques-un·es à la CGT, avaient considéré ce jour comme le premier jour d’une grève plus longue, plus dure, « jusqu’au retrait ». Cela ne s’est pas produit, malgré les efforts des centrales. Ni le 7 mars ni les jours d’après, pour toutes les raisons évoquées précédemment.

Un « réseau pour la grève générale » s’organise en opposition à la stratégie intersyndicale

Ces derniers temps, la critique la plus virulente contre la marche de l’intersyndicale, est portée par Révolution permanente, mouvement d’extrême gauche plutôt confidentiel mais qui a pris une place remarquée lors de ce conflit social, sur les piquets de grève et sur les plateaux. Dans ses rangs, nombre de travailleurs, dont Adrien Cornet, délégué syndical CGT à la raffinerie TotalEnergies de Grandpuits : « La responsable de l’échec du mouvement, c’est sa direction. »

Une des erreurs fondamentales de l’intersyndicale, c’est aussi d’avoir fait l’unité par le haut et autour du plus petit dénominateur commun.
Adrien Cornet, délégué syndical CGT à la raffinerie TotalEnergies de Grandpuits

« Ce n’est pas les grèves saute-moutons qui nous feront gagner mais c’est bien l’arrêt de l’économie pendant plusieurs jours, voire semaines consécutives, débute l’ouvrier pour lequel ni la stratégie ni les mots d’ordre n’ont été bien choisis. Une des erreurs fondamentales de l’intersyndicale, c’est aussi d’avoir fait l’unité par le haut et autour du plus petit dénominateur commun, c’est-à-dire le refus de la mesure d’âge qui passe l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. »

Un mot d’ordre commun jugé bien peu ambitieux par le syndicaliste, puisque même sans cette mesure d’âge, la réforme reste profondément brutale et injuste « pour les travailleurs précaires, immigrés, les femmes qui, même si on retire cette mesure, n’auront pas de retraite digne ».

Il regrette aussi que la question de l’augmentation des salaires n’ait pas été posée comme sujet principal par l’intersyndicale. S’il reconnaît que nombre de salarié·es n’ont pas pu se mettre en grève parce qu’ils et elles n’avaient pas les moyens de le faire, il reproche à l’intersyndicale de ne pas s’être organisée en conséquence pour rendre la grève possible partout : « On a des solutions, on a les caisses de grève. La CFDT a 140 millions dans sa caisse de grève, elle aurait pu mettre ce trésor de guerre à disposition des syndiqués, des non-syndiqués pour que tous puissent enchaîner les journées de mobilisation sur une semaine et ne pas en faire une tous les dix jours sans que cela ait d’impact sur l’économie. Une semaine de grève générale, partout, ça aurait changé la face du mouvement. »

N’attendant plus grand-chose de l’intersyndicale, ces syndiqués critiques se sont organisés entre eux. Le tout nouveau « Réseau pour la grève générale » a été créé après une tribune publiée dans Le JDD, aussi impulsée par Révolution permanente et signée par 300 syndicalistes, intellectuel·les et militant·es. Le réseau est composé de travailleurs et travailleuses mobilisées, d’artistes, mais aussi de militant·es de diverses organisations politiques et syndicales de gauche.

Il y a deux semaines, des bus affrétés par le réseau sont partis de Paris, pleins de militant·es, pour aller soutenir les raffineurs de Gonfreville en grève et réquisitionnés, ce qui leur a permis de reprendre leur piquet de grève ce jour-là. « Et on a fait la démonstration que c’était possible d’organiser les travailleurs, avec nos petits moyens, continue Adrien Cornet. Avec la CGT locale, on a réussi à récupérer le piquet de grève duquel on avait été éjecté par la police. »

Désormais, les membres du réseau accompagnent la grève des éboueurs du Sivom : une partie des salariés chargés de la collecte des ordures dans quinze communes à la frontière de la Seine-et-Marne, du Val-de-Marne et de l’Essonne sont en grève depuis deux semaines.

Le premier sursaut dans la mobilisation opéré par le passage par le 49–3 du gouvernement n’a pas, non plus, mis massivement les salarié·es en grève. Si, demain, le Conseil constitutionnel offre un soutien maximaliste au gouvernement en validant la loi et en ne permettant pas le référendum d’initiative partagée, qui pourrait constituer une porte de sortie, alors un nouveau chapitre s’ouvrira.

Une nouvelle fois, l’État, dans toutes ses composantes, aura fait montre de sa violence institutionnelle, une violence à laquelle la rue répondra sûrement par des manifestations. Les secteurs les plus mobilisés s’imaginent déjà reprendre la bagarre, reste à savoir si cela constituera un baroud d’honneur.

Khedidja Zerouali