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NPA : 40 000 excluEs des augmentations salariales ! 183 euros pour toute la fonction publique hospitalière !

Octobre 2020, par infosecusanté

NPA ; 40 000 excluEs des augmentations salariales ! 183 euros pour toute la fonction publique hospitalière !

Correspondant.e.s

Chaque jour qui passe révèle la véritable nature du « Ségur » signé par des organisations syndicales bien pressées d’arrêter une mobilisation d’ampleur à l’hôpital public.

La dernière sérieuse entourloupe du Ministère via les négociations du « Ségur » est un véritable coup de poignard dans le dos pour tous les salariéEs du médico-social et une atteinte à l’égalité salariale dans la fonction publique hospitalière.

Le médico-social rattaché à un hôpital public , le plus souvent un établissement public de santé mentale et le médico-social relevant de la fonction publique hospitalière sont visés par le Ministère. Cela représente plus de 40 000 agents.

Le ministère de la santé avec son Ministre Olivier Véran viennent dans un décret paru au JO le 19 septembre 2020 d’exclure tous les agents du médico-social public du bénéfice du complément de traitement indiciaire de 183 euros arrachés par la mobilisation des hospitaliers et qui doit être perçu en octobre pour partie, le reste en mars 2021.

Le Ministre avec le « Ségur » ouvre donc une nouvelle modalité dans le management des agents : la discrimination ! Jusqu’à présent, c’est l’égalité de traitement qui prévalait dans la fonction publique hospitalière, quelque soit le lieu d’exercice. Olivier Véran inaugure un salaire en fonction de l’endroit où intervient le fonctionnaire. C’est un message d’une extrême brutalité adressé au médico- social comme à tous les salariéEs des hôpitaux publics.

Il faut savoir qu’une grande partie de ces agents sont titulaires de la fonction publique hospitalière et salariéEs d’un établissement public. Le passage au médico-social de certaines MAS et autres services (Caarud,Samsah…) a été acté par les directions des établissements dans le passé sans pour autant que les agents perdent leur statut de fonctionnaire de la fonction publique.

Exercent dans ces services du médico-social, des infirmierEs, aide-soignants, aide médico-psychologiques, éducateurs, agents se service, agents techniques… Toutes et tous fonctionnaires avec les mêmes devoirs et les mêmes droits que leur collègues des hôpitaux, avec jusqu’à aujourd’hui les mêmes grilles salariales.

Cette décision brutale du ministère a été vécue comme un véritable camouflet par ces salariéEs. Passé le dégoût, la tristesse et le découragement, les agents du médico-social relèvent la tête depuis quelques jours et beaucoup veulent se battre contre la décision du Ministre.

Le mouvement qui doit se struturer pour gagner
D’ores et déjà des actions spontanées d’expression de la colère ont eut lieu dans certains établissements avec lettres de démission, demandes de mutation, arrêts de travail spontanés, AG improvisées …

C’est un mouvement qui s’annonce et il est porté par des salariéEs exaspérés, qui se sentent méprisés, victimes d’une injustice surtout après tout ce qu’ils ont donné pendant le pic d’épidémie de la Covid-19 en mars/ avril dernier.

Les organisations syndicales CGT et SUD accompagnent cette colère et lui donnent une expression à travers des AG qui regroupent nombre de salariéES (140 personnes à Rennes , Dieppe, Caen…)

Il s’agit maintenant de bâtir un rapport de force en construisant un mouvement unitaire d’ampleur, des salariéEs, syndiquéEs ou non avec les organisations syndicales et d’aller vers des initiatives locales , régionales voire nationale pour que Veran revienne sur son oukaze !

Dans plusieurs établissements, à l’appel des syndicats, des appels à débrayages fleurissent sur le territoire, comme à Libourne, à Caen, à Rennes, à Quimper, Dieppe, Marseille avec l’hôpital Edouard, Toulouse qui ont lancé une pétition en ligne ou encore à Quimper.

1er octobre : les premières mobilisations

Quimper : A l’EPSM de Quimper, ce décret discriminant concerne 63 agents travaillant en MAS, EAM, CSAPA et au SESSAD Autisme sur un effectif d’environ 1 000 salariéEs.

Cet après-midi, sous un pluie battante, plus d’une centaine de salariéEs se sont réuniEs pour montrer leur colère, à l’appel de l’intersyndicale SUD/CGT ainsi que de la CFDT qui leur a expliqué que « l’esprit du Ségur a été bafoué (sic !) et appellait à la grève le 13 octobre dans le secteur médico-social du privé et du public ». Quelques familles prêtent à soutenir les salariéEs étaient présentes.

Fait inédit même l’équipe de direction était là et le directeur a tenu à prendre la parole pour dénoncer un système à deux vitesses même s’il avait le « devoir de l’appliquer » et il a encouragé la mobilisation. Une trentaine de salariéEs en a profité pour lui remettre une demande de changement de service.

Cette première action a acté la nécessité de poursuivre la mobilisation avec l’ensemble des salariéEs de l’établissement attaché à la fonction publique hospitalière, pour interpeller l’ARS et les éluEs du département. SUD a proposé de prendre langue avec les établissements de la région Bretagne concernés par ce décret inique. Une assemblée générale à l’initiative de SUD et la CGT est déjà prévue dans l’établissement le 8 octobre.

Caen : 60 personnes se sont réunies malgré les assignations de la direction. Une motion a été votée et portée à la direction qui la transmettra au ministère. La presse était présente. Les agents des structures médico-sociale vont rédiger une demande de mutation pour revenir dans des services de l’hôpital. L’assemblée générale a décidé de à s’inscrire dans la dynamique d’un mouvement national ! Une heure d’information syndicale sera organisée la semaine prochaine pour faire évoluer ce rapport de force et sensibiliser tous les agents de l’EPSM. La motion de l’EPSM sera transmise au ministère de la santé et à l ’ARS de Normandie.