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NPA - Le jackpot du Covid-19 pour les cliniques privées ?

Mai 2020, par Info santé sécu social

Isabelle Larroquet

Pendant la crise du Covid-19, des établissements du privé, plutôt orientés vers la chirurgie, ont vu leur activité dégringoler. Les interventions non urgentes avaient été reportées.

Une partie du personnel, le plus souvent maintenu au domicile, a pu percevoir la totalité de son salaire. Il a été vivement « encouragé » par les directions à poser des congés payés, des récupérateurs, etc.

Pour répondre à la demande des actionnaires, l’État a octroyé aux cliniques une avance de trésorerie de la CPAM en mars et avril. Ces avances mensuelles, correspondant à 1/12e des recettes de 2019, se sont transformées en garanties de financement par une ordonnance du 25 mars.

Cette mesure a permis aux cliniques de faire face sans problème aux dépenses et salaires. Non contents de cela, certains établissements ont quand même déclenché le chômage partiel pour certaines catégories de personnel, une procédure qui, dans ce cas, ne prévoit pas de remboursement par l’État des salaires (payés à 84%), mais qui permet tout de même une exonération des cotisations sociales de l’employeur pour les salariés concernés par le chômage partiel. Une aubaine !

Maintenant que dans la région bordelaise l’activité reprend, l’objectif pour les directions des cliniques est de reprogrammer toutes les interventions reportées.

Aides de l’État, paiement des salaires qu’à 84 % et reprise rapide d’activité : gageons que ce cocktail permettra aux actionnaires des cliniques de maintenir, voire d’augmenter encore leurs profits ; choquant quand on connait la situation dans le secteur public !