Luttes et mobilisations

Ouest France, Quimper : Une trentaine de salariés a débrayé, hier, devant le pôle 5 de l’EPSM Gourmelen.

Juillet 2017, par infosecusanté

Une trentaine de salariés a débrayé, hier, devant le pôle 5 de l’EPSM Gourmelen.

Ouest France , 8 Juillet 2017

Après un an de dégradations des conditions de travail liées à un manque d’effectif, le personnel est arrivé à la limite de la solidarité qui a permis aux services de fonctionner jusqu’ici. Il attend des réponses des tutelles.

« Vous voulez un exemple ? ». Marc Guilloux, secrétaire Sud Santé-Sociaux de l’hôpital Gourmelen, appelle une collègue infirmière, qui discute quelques mètres plus loin. « Nous avons appris aujourd’hui, à 13 h, qu’un collègue était en arrêt de travail, illustre-t-elle. Il fallait faire appel au personnel disponible. Une collègue en repos a été rappelée pour l’après-midi. Une collègue qui est déjà en vacances va revenir ce samedi et, ensuite, un infirmier va travailler son troisième dimanche de suite. Ce n’est plus possible de travailler comme cela ». Ce vendredi après-midi, une trentaine de salariés du pôle 5 s’est réunie pour dire son ras-le-bol. Et cette fois, la hiérarchie du pôle est à ses côtés. « Elle a fait des demandes étayées auprès des tutelles (l’Agence régionale de santé et le conseil départemental) et elles sont restées lettre morte », souligne Janine Carrasco, déléguée du personnel.
Spirale négative

Le pôle 5 de Gourmelen regroupe plusieurs services pour la prise en charge des personnes autistes, psychotiques et handicapées adultes, soit une soixantaine de patients à demeure et une centaine d’employés.
« Nous travaillons depuis longtemps à flux tendu, souligne un employé. La situation s’est dégradée il y a un an suite à plusieurs accidents de travail et arrêts maladie. Dans un premier temps, nous avons géré la situation au sein du pôle, solidairement ». « Nous travaillons souvent en sous-effectif, ajoute un autre professionnel. Au foyer, depuis le début de l’année, nous avons été 18 jours sous l’effectif minimum ». Résultat : cette dégradation des conditions de travail induit de nouveaux arrêts de travail qui aggravent encore la situation pour les remplacements. Une spirale qui a conduit au mouvement actuel.
Patients en souffrance

« Nous travaillons avec des patients fragiles, qui ont besoin de stabilité, ajoute un autre professionnel. C’est un gage de bons soins. Cette situation génère de l’angoisse. Une certaine violence se développe ». Depuis plusieurs semaines, de nombreuses alertes ont été remontées aux tutelles qui financent. Sans réponse. « Nous demandons que les effectifs minimums soient au moins garantis, avant même de demander des moyens supplémentaires », constate, désabusé, un employé. Faute de réponse, les personnels du pôle 5 se disent prêts à se déplacer pour interpeller plus directement les tutelles.

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