Luttes et mobilisations

Paris Normandie : Au Havre, nouvelle grogne des soignants de l’hôpital Pierre-Janet

Février 2018, par infosecusanté

Paris Normandie :
Au Havre, nouvelle grogne des soignants de l’hôpital Pierre-Janet

Publié 09/02/2018

Ils se donnent rendez-vous le 22 mars à Paris
Social. À l’appel de SUD, une partie des soignants de l’hôpital psychiatrique a respecté un débrayage afin de préparer une journée de mobilisation nationale.
Un débrayage en guise de planche d’appel avant un rassemblement à Paris, le 22 mars, journée de grève et de mobilisation de la fonction publique contre la réforme annoncée et les plans de départs volontaires évoqués par Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics. Les agents de l’hôpital Pierre-Janet comptent bien s’y faire entendre « et s’installer avec nos tentes de camping sous les fenêtres d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé. »

C’est donc au pied d’une tente symbolisant l’exigence de lits supplémentaires qu’ils se sont concentrés à une trentaine à l’entrée de l’institution, hier, à la mi-journée, à l’occasion d’un débrayage appelé par le syndicat SUD-Santé Sociaux. Revendication principale : l’amélioration des conditions de travail des agents et d’accueil des patients.

« On est devenu l’hôpital de la honte. A l’image de certains hôpitaux russes mais géré avec des méthodes de travail chinoises de pression sur le personnel », s’alarme Yann Adrait, délégué du personnel (SUD).

Suroccupation des lits (« quand on en a car à l’unité d’accueil d’urgence, nous n’avons même plus de matelas supplémentaires pour faire dormir les patients ne serait-ce qu’à même le sol ») et manque d’effectifs sont au cœur des inquiétudes des soignants. « Nous avons une direction qui nous écoute mais qui ne nous entend pas. Quant à l’ARS (Agence régionale de santé), sa réponse est claire. Pas de moyens supplémentaires accordés au terme de l’arbitrage fait fin 2017. La direction n’a pas de solution. Nous irons la chercher dans la rue, profitant de la convergence d’actions d’autres hôpitaux de France ce même 22 mars car si en début d’année, la situation apparaît plus sereine car peu de collègues prennent des congés, dans la durée, la situation va devenir de plus en plus violente. »

Pour autant, de son côté, la direction du Groupe hospitalier du Havre auquel est rattaché l’hôpital Pierre-Janet rappelle avoir mis en œuvre depuis janvier 2016 un Plan Psychiatrie et Santé Mentale. « Il a permis en 2017, une évolution des effectifs à la hausse : soit plus 12 équivalents temps plein) ». Dans un communiqué de presse, elle détaille ce plan. Il porte sur l’arrivée de quatre médecins supplémentaires ainsi que la nomination d’un PU-PH (professeur d’université-praticien hospitalier) en pédopsychiatrie en septembre 2017.

Dans les cinq ans à venir, 15 M € d’investissements devraient, toujours selon la direction, permettre de réhabiliter les pavillons Boréal, Alizé et Caravel de l’institution.
Pour la prise en charge des détenus, une réflexion pilotée par l’ARS est en cours et de nouvelles modalités d’organisation doivent être mises en œuvre prochainement.
Vraisemblablement insuffisant pour les salariés qui ont adressé hier, via les réseaux sociaux, une vidéo au Premier ministre Édouard Philippe. « Lorsqu’il était maire, il nous disait qu’il ne pouvait pas faire grand-chose. Désormais il peut ! »

Christophe FREBOU