Luttes et mobilisations

Paris Normandie : Fécamp : les agents du service des Urgences du centre hospitalier intercommunal en grève

Février 2019, par infosecusanté

Fécamp : les agents du service des Urgences du centre hospitalier intercommunal en grève

Santé. Les agents du service des Urgences du Centre hospitalier intercommunal du pays des Hautes Falaises sont en grève. Cependant, ils assurent l’accueil des malades. Le personnel y étant assigné par la direction.
Irène NEVEU

Publié le 20/02/2019

Avec l’afflux des patients en cette période d’épidémiologie, le service des urgences est sous tension
Les personnels toutes catégories jour/nuit du service des Urgences du centre hospitalier intercommunal (CHI) du pays des Hautes Falaises sont en grève. À près de 90 %, selon les représentants syndicaux qui viennent de déposer un préavis courant jusqu’au 24 février.
Les syndicats CFDT, CGT et Sud dénoncent les débordements des heures d’embauche et de débauche et appellent à ouvrir de véritables négociations, en vue du règlement des revendications portées par cette action des agents du service. À savoir : des effectifs suffisants face au nombre de passages et à l’augmentation des sorties Service mobile d’urgence et de réanimation (Smur) : + 1 100, et du temps d’intervention au vu du périmètre d’action. « Nous portons également dans nos revendications l’amélioration des conditions d’accueil et de soins, la protection des agents face à la violence quotidienne et l’amélioration des organisations de travail. »

Prises en charge complexe
Des conditions que les agents ont détaillées dans un courrier adressé à l’Agence régionale de santé (ARS), après une rencontre infructueuse le 13 février dernier. Ils y mettent en évidence les difficultés vécues en cette période de forte affluence de patients, avec des prises en charge complexes aux Urgences qui rendent leur travail difficile au quotidien. « Nous tenons à rappeler certains chiffres qui pèsent lourdement sur nos épaules de soignants, sur notre quotidien, ainsi que sur la bonne prise en charge des patients. On peut constater qu’au travers des chiffres, le confort des patients et des soignants a été laissé pour compte ce qui a entraîné au fil du temps, une aggravation des conditions de travail, situation dommageable soignants - soignés. »

Toujours plus de patients
Quelques chiffres sont joints dans ce courrier pour appuyer les propos : « Il y a quatre ans, il y avait 19 000 passages par an au sein des urgences, aujourd’hui ce chiffre est passé à 23 000, soit 4 000 personnes en plus. De plus une IDE (Infirmière diplômée d’État) est en poste au Smur. Celle-ci dans la réalité est comptée sur les Urgences et cela est inacceptable. Puisqu’elle peut à tout moment être appelée sur l’extérieur, sachant que les interventions augmentent de 10 % chaque année. Par ailleurs, une seule aide-soignante est en poste sur l’UHCD (Unité d’hospitalisation de courte durée), sachant que quotidiennement nous sommes aux alentours de quinze patients et aucune aide-soignante n’est en place sur les Urgences. »
Et d’ajouter qu’au quotidien les Urgences se retrouvent la nuit à une seule aide-soignante en cas de sortie du Smur. « Ce qui est inacceptable pour la sécurité de tous. »

Des Urgences qui, précisons-le, fonctionnent. Le personnel ayant été assigné par la direction à assurer ce service.
Un projet de réorganisation en mars
Du côté de la direction, Richard Lefevre se dit conscient de la situation de tension de lits dans le service des Urgences.

« Cette situation est connue de manière générale dans de nombreux services d’urgences, et en particulier sur le territoire normand. Cela impacte directement les conditions d’accueil et de prise en charge des patients, et bien évidemment les conditions de travail des agents », indique le directeur.
Pour répondre à ce phénomène de forte affluence de patients, des renforts en personnel soignant ont été décidés. « Depuis le 1er janvier, deux agents - infirmier, aide-soignant - sont affectés en surnombre dans ce service. Par ailleurs, il a été décidé d’organiser une meilleure fluidité des parcours Patients qui arrivent aux Urgences. D’une part, en accélérant les flux interservices et les sorties. D’autre part, en mettant en place des lits de débordement supplémentaires au sein de l’établissement. »

Gestion au quotidien
Concernant les conditions de travail, un CHSCT extraordinaire a été organisé le mercredi 6 février dernier et une rencontre avec l’ensemble du service des Urgences et la direction a eu lieu le mercredi 13 février.
Malgré ces adaptations, l’état de tension reste à ce jour d’actualité d’où le préavis de grève déposé par les trois organisations syndicales de l’établissement.
« La direction de l’hôpital s’attache à gérer au quotidien, avec les équipes médicales et paramédicales, cette situation de débordement en mettant en oeuvre des actions immédiates. » Sur du plus long terme, la direction s’est engagée à mettre à l’ordre du jour des instances du CHI, prévues en mars prochain, un projet de réorganisation de ce service des Urgences.