Amerique du Nord

Pourquoi docteur - Aux Etats-Unis, l’espérance de vie baisse depuis deux ans

Décembre 2017, par Info santé sécu social

Une des informations médicales de l’année
Aux Etats-Unis, l’espérance de vie baisse depuis deux ans : Overdoses… mais aussi obésité et inactivité

par le Dr Axel de Saint-Cricq

Pour la deuxième année consécutive, l’espérance de vie diminue aux Etat-Unis. c’est un recul considérable et un camouflet pour les responsables santé de ce pays car c’est la poursuite de la remise en cause d’un mode de vie vanté au monde entier. Le modèle Américain, au moins celui de la santé, a du plomb dans l’aile.

Il n’est pas rare de dire que ce qu’il se passe aux Etats-Unis, comme mode de vie, préfigure ce qu’il va se passer en Europe, une vingtaine d’année plus tard. C’est d’ailleurs un système que scrutent avec attention tous les politiques, domaine par domaine. On ne peut plus dire un « modèle », car en santé, les informations qui nous viennent d’Outre Atlantique sont parfois glaçantes. Par exemple la médecine à deux vitesses qui est en train de s’installer là-bas et contre laquelle notre assurance maladie lutte pour le moment avec efficacité.

Le coeur des américain première cible de leur mode de vie

Mais là, c’est l’indicateur le plus simple de la santé d’un pays qui est malmené pour le seconde fois. L’information nous vient d’Atlanta en Géorgie, le siège su CDC, le prestigieux Center for Disease Control and Prevention, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies. En 2015 ce Centre avait déjà lancé une information énorme : à savoir que depuis 1920, l’espérance de vie des Américains avait baissé : 78,7 ans contre 78,9 en 2014. Cette baisse n’était pas énorme mais elle donnait une preuve chiffrée pour ceux qui depuis une dizaine d’année tiraient la sonnette d’alarme. Les nutritionnistes pour commencer, devant la vague d’obésité que le regard de tous les américains pouvaient vérifier sans réagir, puis les cardiologues qui parlaient d’ « épidémie » d’infarctus et de maladies cardiovasculaire, en ajoutant l’inactivité comme facteurs de risque supplémentaire.

L’information n’avait pas eu le retentissement souhaité, sans doute en raison d’une forme de honte devant les leçons de vie données aux monde entier… Mais la lutte pour une alimentation moins grasse, moins riche et moins volumineuse s’était intensifiée ; la promotion de l’exercice physique était devenue une constante de la vie des entreprises et des écoles. Les responsables de la santé ne s’attendaient pas à des résultats mirobolants mais la baisse était enclenchée. Pourtant les chiffres sont têtus parce que les causes viennent de s’enrichir d’un nouveau fléau : la drogue et les overdoses. La baisse n’est pas énorme :78,6 ans contre 78,7. Mais une baisse tout de même ressentie durement par les autorités de santé, surtout en raison de ce nouveau problème majeur d

Overdoses : 174 morts par jour.

C’est par la voix de son responsable de l’épidémiologie et des statistique que le CDC interrogé par l’AFP avertit : "C’est la première fois qu’on voit un déclin deux ans de suite depuis le début des années 1960, Ensuite il faut remonter aux années 1920 pour voir ça à nouveau. Le facteur clé est l’augmentation des morts par overdoses."

On pouvait se douter que la mortalité liée à la consommation de drogues et de médicaments opiacés était en inflation. Donald Trump avait d’ailleurs fait une déclaration en octobre en parlant avec la dépendance aux opiacés "d’urgence de santé publique", dont la lutte prendrait plusieurs années. En 2016, il y a eu aux Etats-Unis 63.600 morts par overdose, soit 174 morts par jour…

Toutefois le problème est plus aigu que celui de l’obésité et de l’inactivité mais un peu plus aisé à résoudre. Car c’est un nombre moins important d’Américains à convaincre que ce qui de changer les modes de consommation et de vie d’une nation toute entière. Les spécialistes n’hésitent pas à parler de « génération sacrifiée ».

Un exemple à méditer, comme chaque fois que le futur des européens peut se lire de façon aussi concrète.