Industrie pharmaceutique

Revue Prescrire - Médicaments de la maladie d’Alzheimer

Novembre 2016, par Info santé sécu social

JED – La HAS, Haute Autorité de la Santé a recommandé au ministère de la santé que les « médicaments » utilisés pour les malades d’Alzheimer ne soient plus remboursés par l’Assurance Maladie. La ministre n’a pas tenu compte de cette recommandation. La revue indépendante Prescrire n’est pas de son avis.

Maladie d’Alzheimer : se concentrer sur l’aide à l’organisation du quotidien, le maintien d’activité, l’accompagnement et l’aide de l’entourage. Les médicaments de la maladie d’Alzheimer disponibles en 2016 ont une efficacité minime et transitoire. Ils sont peu maniables en raison d’effets indésirables disproportionnés et exposent à de nombreuses interactions. Il vaut mieux éviter d’y exposer les patients.

Les premiers médicaments autorisés dans la maladie d’Alzheimer sont apparus dans la deuxième moitié des années 1990. Ils ont suscité un réel espoir. En 1998, au vu de son dossier d’évaluation, Prescrire avait conclu à un effet symptomatique modeste éventuellement utile du donépézil (Aricept° ou autre).

Les données d’évaluation clinique se sont ensuite accumulées. Depuis des années, elles permettent de conclure que les médicaments de la maladie d’Alzheimer disponibles en 2016 ont une efficacité minime et transitoire. Ils sont peu maniables en raison d’effets indésirables disproportionnés et exposent à de nombreuses interactions.

Aucun de ces médicaments n’a d’efficacité démontrée pour ralentir l’évolution vers la dépendance et ils exposent à des effets indésirables graves, parfois mortels. Or ils sont utilisés en traitement prolongé et impliqués dans des interactions dangereuses.

Le donépézil (Aricept° ou autre), la galantamine (Reminyl° ou autre), la rivastigmine
(Exelon° ou autre), des anticholinestérasiques, exposent entre autres à : des troubles digestifs dont des vomissements parfois graves ; des troubles neuropsychiques ; des troubles cardiaques, dont des bradycardies, des malaises et des syncopes, et des troubles de la conduction cardiaque.

La mémantine (Ebixa° ou autre), un antagoniste des récepteurs NMDA du glutamate, expose à des troubles neuropsychiques tels qu’hallucinations, confusions, sensations vertigineuses, céphalées, conduisant parfois à des comportements violents, des convulsions ; des insuffisances cardiaques.

Mieux vaut se concentrer sur l’aide à l’organisation du quotidien, le maintien d’activité, l’accompagnement et l’aide de l’entourage. Et éviter d’exposer les patients aux dangers de ces médicaments.

Ce résumé repose sur le suivi méthodique du dossier des médicaments anti-Alzheimer réalisé par l’équipe Prescrire.

©Prescrire 1er novembre 2016