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Site de l’Anticapitaliste - Les retraitéEs vaches à lait ou privilégiéEs ?

Octobre 2020, par Info santé sécu social

Publié le Vendredi 9 octobre 2020
S. Bernard

Le conseil d’administration paritaire (syndicats et patronat) de l’Agirc-Arrco, le régime complémentaire des retraites du secteur privé, a décidé le jeudi 8 octobre de n’accorder aucune revalorisation des pensions en 2021. Quant aux retraites de base elles n’ont pas en 2019 l’obligation d’être indexées à l’inflation, et une disposition mise en œuvre en 2020 provoquera leur alignement à terme vers des pensions moins élevées.

Retraites complémentaires : l’avarice !

Après 4 années durant lesquelles aucune augmentation ne leur a été consentie, les retraités du secteur privé ont bénéficié d’une augmentation de 0,6 % de leurs pensions Agirc-Arrco le premier novembre 2018. Selon un accord national inter-professionnel (ANI) signé le 10 mai 2019, l’augmentation de ces pensions devait s’aligner sur le taux de l’inflation jusqu’en 2022. En 2019, la revalorisation est du même taux que l’inflation envisagée par l’INSEE pour cette même année soit 1 %, mais elle n’est appliquée qu’ à partir du mois de novembre. Cet accord laissait la possibilité au conseil d’administration de ce régime d’accorder une revalorisation supplémentaire pouvant se monter jusque 2%. Le 8 octobre 2020, le MEDEF et tous les syndicats membres du conseil d’administration de l’ Agirc-Arrco à l’exception de la CGT, ont refusé l’infime revalorisation des pensions qui se serait élevée à 0,1% en suivant le taux annoncé de l’inflation soit environ 50 centimes chaque mois. Le président de l’Agirc-Arcoo, Pierre Roger, secrétaire général de la CFE-CGC a osé faire cette déclaration : « comme la masse salariale baisse cette année, on ne peut pas revaloriser les pensions. L’important, c’est qu’on continue à payer les pensions rubis sur l’ongle, grâce à nos réserves. Avec l’apport des produits financiers (les réserves du régime sont placées) le montant des réserves s’élevait à 1,2 milliard d’euros en 2019. "Nous serons en excédent pour les quatre prochaines années", assurait le président de l’Agirc-Arrco...

Retraites de base : la pingrerie

La loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) de 2019 a accordé une augmentation des retraites de base de 0,3%, alors que l’inflation était de 1,5% .Le Conseil constitutionnel a rejeté la sous- indexation pour l’année 2020 estimant qu’une décision relative à la LFSS de 2019 ne pouvait s’appliquer les années suivantes. La revalorisation des pensions mensuelles sera au maximum de 1 %, le montant de l’inflation, mais uniquement pour les retraitéEs recevant une pension globale (de base plus complémentaire) inférieure à 2000 euros mensuels. Au delà de ce montant les retraites seront augmentées de 0,8% pour les pensions entre 2000 et 2008 euros, de 0,4 % entre 2012 et 2014 euros, et pour les retraités percevant au moins 2014 euros de retraites ils seront augmenté de 0,3 %. C’est une véritable usine à gaz pour l’administration, fin septembre un grand nombre d’assuréEs sociaux n’avaient pas perçu ces revalorisations qui courent à partir de janvier 2020.

Et toujours plus de ponctions !

Les pensions sont financées par les cotisations sociales et par l’’impôt. Et nos retraites ponctionnées par... ce même impôt : la contribution sociale généralisée (CSG) et aussi par la contribution au remboursement pour la dette sociale (CRDS) et la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA). Une aberration ! De plus les pensions nettes risquent à nouveau d’être diminuées avec une nouvelle augmentation de la CSG puisque le gouvernement envisage de financer la prise en charge de la perte d’autonomie qui touche essentiellement les plus âgés par l’augmentation de la CSG prélevée sur les retraites.

Nous ne voulons plus être des vaches à lait !