La Sécurité sociale

Télérama - Allongement du congé paternité ou du second parent : il était temps !

Septembre 2020, par Info santé sécu social

Pour les experts, accorder du temps au second parent permet à ce dernier de créer un lien d’attachement avec son enfant, mais aussi de prévenir l’épuisement et la dépression chez la mère.

Télérama, 23 septembre 2020

Le congé accordé au père ou au second parent devrait passer, en juillet 2021, de onze à vingt-huit jours. Une première étape qu’il faut saluer car elle sert les intérêts de l’enfant, de la mère, et l’égalité femme-homme au travail.

En Norvège : quinze à dix-neuf semaines. En Finlande : sept mois. En France : onze jours. Quatorze si on y ajoute les trois jours payés par l’employeur. La durée des congés accordés aux pères ou seconds parents dans notre pays apparaît ridiculement courte confrontée à ce que permettent la plupart de nos voisins européens. Bonne nouvelle, Emmanuel Macron devrait annoncer mercredi 23 septembre le doublement – c’était bien là le minimum – de ce congé, qui passerait alors à vingt-huit jours, dont sept à prendre obligatoirement. La mesure s’inscrirait dans le cadre du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour une entrée en vigueur, si elle est bel et bien votée, en juillet 2021.

Début septembre, une commission d’experts pour les « 1 000 premiers jours », présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik et mandatée par Adrien Taquet, le secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des Familles, préconisait un allongement du congé paternité ou au second parent à neuf semaines.

Nous en sommes encore loin, mais il y a tout de même de quoi se réjouir. Pour les experts de la petite enfance, il en va du bien-être de l’enfant : accorder du temps au second parent permet de « soutenir l’établissement d’un lien d’attachement sécure chez leur enfant », mais aussi de prévenir l’épuisement et la dépression chez la mère. « Cette question est en outre à la confluence de nombreuses problématiques et touche tant à l’emploi (évolution de carrière, éloignement du marché du travail) qu’à la place des pères ou du second parent et l’égalité dans les couples », peut-on lire dans le rapport de la commission. Du temps pour apprendre à être parent, du temps comme facteur d’égalité femme-homme. Il était temps.

Julia Vergely