Luttes et mobilisations

Des milliers d’infirmiers et de soignants manifestent contre la dégradation de leurs conditions de travail

Mars 2017, par infosecusanté

Des milliers d’infirmiers et de soignants manifestent contre la dégradation de leurs conditions de travail

Anne Bayle-Iniguez

07.03.2017

Un cortège de plusieurs milliers de manifestants (entre 10 000 et 12 000 selon la police, au moins 30 000, selon la CGT) a paralysé les rues du sud de Paris, ce mardi, à l’appel d’une intersyndicale de personnels du social et de la santé FO-CGT-SUD et de plusieurs syndicats d’infirmiers libéraux et salariés. Les candidats à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Philippe Poutou (NPA) ont pris la tête du mouvement, rejoint par le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, avant de céder la place aux personnels mécontents. De nombreux soignants ont également manifesté dans plusieurs villes de province.

« Le gouvernement nuit gravement à la santé », « service public en danger », « on ne négocie pas la fermeture d’hôpitaux », « non à la suppression de 22 000 postes », « les GHT au bûcher »… Foulant les pavés parisiens pour l’amélioration de leurs conditions de travail alors qu’un nouveau suicide a eu lieu ce mardi à l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), plusieurs délégations de Rhône-Alpes, du CHU de Montpellier et d’Amiens, des hôpitaux d’Avignon et de Mayenne ont donné de la voix pour s’opposer aux mesures d’austérité du gouvernement.

Les infirmiers réclament de la sécurité

Aux avant-postes, les infirmiers et infirmiers anesthésistes portaient une bannière indiquant « pour nos patients 24 heures sur 24, sept jours sur sept, nos compétences en manque de reconnaissance ». « On n’en peut plus des coupes budgétaires, le patient est en danger ! témoigne Fatime Margreithe, infirmière à l’hôpital de Colmar. On ne demande pas plus de confort, on veut simplement travailler à nouveau en toute sécurité. »

Psychiatre à l’hôpital spécialisé de Bron (Rhône), le Dr Anne Franck s’est déplacée jusqu’à Paris pour manifester son opposition à la loi de santé de Marisol Touraine et à la création des groupements hospitaliers de territoire (GHT). « Contrairement à ce qu’on pense, les GHT ne vont pas améliorer l’accès aux soins des patients, dénonce-t-elle. En mutualisant les moyens hospitaliers, en nous réclamant trois milliards d’euros d’économies, en réduisant les effectifs, le gouvernement s’attaque à la qualité des soins et de la pratique médicale, c’est déplorable ! »

Les manifestants ont rejoint le ministère de la Santé en milieu d’après-midi, ou une délégation syndicale avait été reçue le matin même par le directeur de cabinet de Marisol Touraine.

Source : Lequotidiendumedecin.fr