Luttes et mobilisations

L’Humanité.fr avec AFP - Cherbourg. 2000 manifestants contre l’engorgement des urgences à l’hôpital

Février 2016, par Info santé sécu social

Deux milliers de personnes ont manifesté samedi matin dans les rues de Cherbourg (Manche) pour dénoncer l’engorgement du service des urgences de l’hôpital de la ville et défendre la qualité des soins.

La manifestation, appelée notamment par l’association de défense du centre hospitalier public du Cotentin, réunissait des habitants, des membres du personnel médical et para-médical ainsi que des syndicalistes. Le cortège, qui s’est rendu de la mairie de Cherbourg jusqu’à l’hôpital Pasteur sous la pluie et dans le vent, avait été précédé d’une opération escargot sur la route nationale 13 reliant Valognes à Cherbourg.

La fermeture en août dernier du service des urgences de cette localité, située à 20 kilomètres au sud de Cherbourg, qui a largement contribué à détériorer la situation de celui de Cherbourg, déjà confronté à des fermetures de lits et à une démographie médicale difficile, selon les organisateurs de la manifestation. Avec la fermeture des urgences de Valognes, "on est passé de 140 à 180 passages par jour aux urgences avec un effectif paramédical constant prévu pour 70 passages", a expliqué à l’AFP Pascal Carretey secrétaire adjoint de la Fédération autonome de la Fonction publique hospitalière (FAFPH) à l’hôpital de Cherbourg. "Cela a provoqué un engorgement encore plus grand aux urgences de l’hôpital, qui voient passer plus de 50.000 personnes à l’année et qui sont déjà confrontées aux conséquences de la fermeture d’une cinquantaine de lits et à la pénurie de personnel", a-t-il ajouté. Selon M. Carretey, les urgences comptent aujourd’hui, 13,5 équivalents temps plein auxquels s’ajoutent quatre intérimaires alors que l’effectif théorique est de 27. Mais on peut s’acheminer vers une vraie catastrophe sanitaire en n’ayant plus de médecins titulaires aux urgences", a-t-il ajouté. "Est-ce qu’il est normal au 21e siècle de laisser des patients de plus de 90 ans toute une nuit aux urgences sur un brancard", s’est-il insurgé, revendiquant "des soins de qualité pour la population".

Une situation également pointée par le médecin chef des urgences Fabienne Blotin qui a présenté sa démission de cette fonction dans une lettre à la direction. "Travailler sans les effectifs nécessaires épuise physiquement et psychiquement les personnes, sans oublier l’impression permanente de mauvaise prise en charge du patient", indique-t-elle notamment dans cette lettre rendue publique par le syndicat FAFPH.