Réforme retraites 2023

Le Monde.fr : Retraites : Les Républicains prêts à voter une « réforme juste », déclare Eric Ciotti

Janvier 2023, par infosecusanté

Le Monde.fr : Retraites : Les Républicains prêts à voter une « réforme juste », déclare Eric Ciotti

Interrogé dans le « Journal du dimanche », le président du parti de droite déclare avoir demandé au gouvernement, qui doit présenter son projet mardi, « d’atténuer la brutalité de la réforme ».

Le Monde avec AFP

Publié le 08/01/2023

Sauf nouveau recours au 49.3, le groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale détient la clé de l’adoption du projet de loi sur la réforme des retraites. Et le nouveau président du parti, Eric Ciotti, compte faire entendre à l’oreille du gouvernement la voix du mouvement de droite.

« La situation budgétaire, démographique et économique impose cette réforme » et « je souhaite donc pouvoir voter une réforme juste qui sauve notre système de retraite par répartition », déclare, dans un entretien au Journal du dimanche (JDD) du 8 janvier, le député des Alpes-Maritimes.

« Politiquement, la droite de gouvernement a toujours soutenu la nécessité d’une réforme des retraites qui conduit à travailler un peu plus », et la voter relève « d’une question de cohérence et de responsabilité », appuie le président de LR.

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Mais, ajoute-t-il, « pour rattraper [le] temps perdu », le président de la République, Emmanuel Macron, « propose en pleine crise économique et sociale une réforme qui apparaît, aux yeux des Français, comme beaucoup trop sévère ».

Une réforme qui doit « s’étaler sur deux quinquennats »
Ainsi, Eric Ciotti a demandé à la première ministre, Elisabeth Borne, « d’atténuer la brutalité de la réforme ». Celle-ci doit, selon lui, « s’étaler sur deux quinquennats », avec un relèvement de l’âge légal de départ à 63 ans en 2027 puis à 64 ans en 2032. C’est ce que pourrait annoncer, mardi, la cheffe du gouvernement, après avoir envisagé 65 ans.

Le minimum retraite à 1 200 euros programmé par l’exécutif devra s’appliquer aux nouveaux entrants et aussi « de façon rétroactive aux retraités actuels qui bénéficient des pensions les plus modestes », ce qui « sera une des conditions de notre vote », prévient le dirigeant du parti de droite dans le JDD.

A-t-il été entendu par Elisabeth Borne, rencontrée jeudi ? « Spontanément, je répondrai oui », répond M. Ciotti, qui attend cependant ses annonces mardi « avec vigilance ».

« Je m’efforce de faire en sorte, notamment avec [le président du groupe LR à l’Assemblée nationale] Olivier Marleix, avec [le chef de file des sénateurs LR] Bruno Retailleau et avec [le secrétaire général de LR] Aurélien Pradié, que la position de notre famille politique soit, bien entendu, unique et responsable. Je n’ai aucun doute sur le fait que ce sera le cas », ajoute M. Ciotti au sujet des sensibilités différentes entre députés et sénateurs du mouvement.

Pas d’autres rapprochements
En écho, le ministre de l’action et des comptes publics, Gabriel Attal, a déclaré – également dans le JDD – qu’il comptait sur la « cohérence » des élus LR en leur demandant de ne pas devenir « des lobbyistes du surplace » au sujet des retraites.

« Accompagnez une réforme que vous avez appelée de vos vœux, parce que, comme nous, vous la savez nécessaire », les encourage-t-il, confirmant vouloir éviter l’utilisation du 49.3 qui permet d’adopter en force le projet de loi sans le vote des députés.

A la question de savoir si cette concordance d’idées présage d’autres rapprochements avec la Macronie, Eric Ciotti répond sèchement : « En aucune façon ! Si demain nous votons la réforme, nous le ferons dans un esprit de responsabilité pour l’intérêt du pays. Mais l’intérêt du pays, c’est aussi qu’il y ait le plus vite possible une vraie alternance à ce pouvoir qui aura abîmé la France. »

La mise en garde de la CFDT
De son côté, dans une interview au Parisien, Laurent Berger, secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), met en garde le gouvernement et répète qu’il n’y aura pas d’accord possible avec son syndicat en cas de report de l’âge légal. « Il faut que ce soit clair, même avec des mesures positives sur les carrières longues ou la pénibilité, on reste opposés à la réforme avec une mesure d’âge, a-t-il dit. Il n’y aura pas de deal avec la CFDT. (…) A deux jours de la présentation de la réforme, je redis à Elisabeth Borne : “Attention, madame la première ministre, il y a aujourd’hui beaucoup de tension sociale, beaucoup de difficultés sociales, d’angoisses, de conflictualité, beaucoup de ressentis négatifs dans la population.” »