Luttes et mobilisations

Le quotidien du médecin - Praticiens hospitaliers : l’appel à la grève le 26 septembre fait tache d’huile

Septembre 2016, par Info santé sécu social

Christophe Gattuso

La crise couve-t-elle à l’hôpital public ? Plusieurs syndicats hospitaliers ont annoncé ces derniers jours soutenir l’appel à la grève à l’initiative du SNPHAR-E, le lundi 26 septembre, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail dans de nombreux établissements.

Le Syndicat national des biologistes des hôpitaux (SNBH) invite ses adhérents à se joindre à ce mouvement, estimant que la biologie hospitalière est en péril. « Les biologistes hospitaliers souffrent, les contraintes imposées depuis quelques années par l’obligation d’accréditation s’ajoutent aux remaniements préparant les groupements hospitaliers de territoire (GHT), dans lesquels la biologie hospitalière est en première ligne, explique le syndicat. Ils ont l’impression de s’éloigner de leur cœur de métier. »

Revoir l’organisation du temps de travail

Pas en reste, le Syndicat des praticiens des hôpitaux publics (SPHP) dénonce la dégradation de l’emploi médical hospitalier et appelle lui aussi ses adhérents à entrer en grève le 26 septembre. Il est urgent, selon cette organisation, de procéder à « l’application immédiate de dispositions équitables dans la mesure et l’organisation du temps de travail des praticiens ».

Les psychiatres des hôpitaux (SPH) expriment eux aussi leur impatience à voir se concrétiser les mesures d’attractivité des carrières médicales hospitalières. « Les nombreuses alertes sur la difficulté croissante des secteurs de psychiatrie ne sont pas entendues », constate le SPH. Il déplore les baisses, chaque année, des dotations annuelles de fonctionnement en psychiatrie, mais aussi la lourdeur des contraintes administratives qui pèsent sur les praticiens.

Vers une mobilisation massive ?

Ce jeudi 8 septembre, Avenir Hospitalier (AH) monte au front à son tour. Il appelle à « soutenir massivement le mouvement de grève totale du 26 septembre avec tous les praticiens hospitaliers ». L’intersyndicale observe que le pacte de confiance initié à l’hôpital par Marisol Touraine n’a « rien apporté quatre ans plus tard » et fustige les « promesses non tenues » : « Près de 30 % des postes de PH sont vacants et nos conditions de travail s’aggravent chaque année. » Avenir Hospitalier ironise sur « la seule mesure d’attractivité concrète », du plan d’action annoncé il y a un an par le gouvernement : « la retraite à 72 ans !!! »

Avenir réclame toujours que la prise de fonction s’effectue au 5e échelon actuel, que l’indemnité d’engagement de service public exclusif soit au minimum de 1 000 euros nets en début de carrière et la création d’un 14e échelon pour encourager les PH expérimentés à rester à l’hôpital public.

Membre de cette intersyndicale, le Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (SYNGOF) dénonce lui aussi le malaise de la profession. Il pointe « le poids toujours accru des charges, la pénibilité très mal reconnue de la spécialité à forte sujétion et à risque médico-légal majeur », qui pousse de nombreux obstétriciens dans des situations de « burn-out ».