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Mai 2016, par infosecusanté

Suppression de l’AME, desserrement du numerus clausus… Marine Le Pen précise son programme santé
Marie Foult

| 17.05.2016

Ce mardi, le Rassemblement Bleu Marine (RBM), fondé par le FN, a lancé son collectif d’usagers de la santé, en présence de Marine Le Pen et Florian Philippot.

À cette occasion, la présidente du Front national a esquissé les grandes lignes de son programme santé pour l’élection présidentielle de 2017.

L’élue de la région Nord-Pas-De-Calais-Picardie a annoncé un desserrement du numerus clausus si elle était élue. Elle souhaite aussi instaurer un stage territorial obligatoire aux étudiants en médecine, et une revalorisation des salaires de la fonction publique hospitalière.

« Il n’est pas normal qu’un quart de nos compatriotes renoncent aux soins faute de moyens, que 2,5 millions soient confrontés à la désertification médicale ou que 25 % des nouveaux médecins soient étrangers, dont la moitié extra-européens, alors que leur formation n’est pas de même qualité », a affirmé Marine Le Pen.

Création d’une 5e branche de la Sécu, suppression de l’AME

Elle a également mis l’accent sur la prévention, le handicap et la dépendance des personnes âgées. « Il est temps de créer un 5e risque dans la Sécurité sociale pour la dépendance, à l’heure où 1,5 million de nos aînés sont laissés sur le bord de la route. »

Enfin, le FN souhaite que la lutte contre la fraude serve à financer l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour les personnes âgées, et à revaloriser l’aide adulte handicapé à hauteur du seuil de pauvreté. Marine Le Pen veut également supprimer l’AME (aide médicale de l’État), et ne l’appliquer que si le risque de santé est majeur. Concernant le tiers payant, elle a dénoncé le passage en force du gouvernement face à la « grogne des médecins », sans pour autant remettre en cause la généralisation de la dispense d’avance de frais

Un malaise financier pour les médecins

Le collectif santé, le dixième créé depuis trois ans par le Front national, aura pour mission de décliner la politique de santé du parti.

Il se compose du Dr Pierre Delacroix, anesthésiste et ancien conseiller municipal LR à Lyon, du Dr Erick Gaston, chirurgien plastique à Chamonix, du Pr Franck Boutault, PU-PH et chirurgien maxillo-facial au CHU de Toulouse, de Nicole Hugon, infirmière et ex-candidate RBM à la mairie du 5e arrondissement de Lyon et de Mickaël Ehrminger, jeune chercheur en sciences cognitives et neurosciences. Ils devraient être rejoints par d’autres médecins, paramédicaux et par des associations d’usagers.

« Notre système de santé est en dégradation, affirme le Dr Delacroix. Non seulement les conditions de travail des médecins se dégradent, mais le grand oublié est le patient. » Le collectif compte s’attaquer dans les mois à venir à diverses thématiques comme la lutte contre les déserts médicaux, la coordination entre le public et le privé ou encore le déploiement de la télémédecine et la e-santé.

Concernant une revalorisation du C, le collectif reconnaît un « malaise financier pour les médecins ». « Les rémunérations n’augmentent pas alors que les charges explosent, les jeunes sont dégoûtés par le libéral », observe le Dr Erick Gaston, pour qui le sujet devra nécessairement être abordé par le collectif.