Amerique du Nord

Huff-post - Pris en Grippe. Donald Trump désigne Mike Pence pour lutter contre le coronavirus, tollé immédiat

Février 2020, par Info santé sécu social

Le vice-président, qui estimait en 2000 que "fumer ne tue pas", est tenu en partie pour responsable de l’explosion des contaminations au VIH dans l’Indiana en 2015.

Par Maxime Bourdeau

Mercredi 26 février 2020
ÉTATS-UNIS - Donald Trump a officiellement désigné ce mercredi 26 février son vice-président pour coordonner la lutte contre le coronavirus sur le territoire américain.

“Mike Pence est très bon sur la santé. Quand il était gouverneur de l’Indiana, il a créé un système dont beaucoup d’États ont voulu s’inspirer. Il est très bon, c’est un expert du sujet”, a déclaré le président pendant une conférence de presse (vidéo ci-dessous).

Trump a assuré que Mike Pence était désormais “en charge” de la réponse face à l’épidémie et qu’il travaillerait avec “les professionnels et médecins” sur le sujet. “Nous nous débrouillons formidablement bien, et Mike a un certain talent pour cela”, a-t-il continué avant de laisser la parole à son bras droit ultra conservateur.

Sur Twitter, de nombreux utilisateurs se sont indignés du fait que le président choisissait quelqu’un qui traînait de grosses casseroles sur les questions de santé pour gérer une épidémie qui, selon le dernier bilan de l’OMS, a entraîné plus de 81.000 contaminations et fait plus de 2760 morts dans le monde.

Mauvaise gestion du VIH en 2015
L’annonce, qui est immédiatement devenue le sujet le plus discuté du réseau social, a notamment fait remonter le fait que Mike Pence est considéré par beaucoup comme en partie responsable d’une explosion du nombre de contaminations au VIH dans l’Indiana, la pire de l’histoire de cet État, quand il en était le gouverneur.

Comme le rappelle un article de nos confrères américains du HuffPost daté de 2016, Mike Pence a commencé à prendre des mesures néfastes en 2011 en militant pour mettre un terme au financement du Planning familial. Pendant sa première année en tant que gouverneur, en 2013, il a ensuite procédé à des coupes dans le budget de la santé qui ont mené à la fermeture du seul Planning familial du comté de Scott. C’était alors le seul endroit où il était possible de se faire dépister pour les 24.000 habitants du comté.

Cette région de l’Indiana est particulièrement pauvre et l’usage de drogue y était problématique. Ce qui a mené des élus locaux en 2015 à tirer la sonnette d’alarme en se rendant compte que les contaminations au VIH explosaient car des aiguilles étaient partagées mais que personne ne se faisait plus dépister. 20 contaminations au VIH étaient alors découvertes par semaine.

Identifié dès le mois de janvier, le problème ne verra pas de solution avant le mois d’avril quand Mike Pence prendra le temps de prier avant d’accepter de mettre en place un programme d’échange de seringues avec du matériel stérile dans le comté de Scott. Il avait jusqu’alors refusé de le faire estimant que cela poussait à la consommation de drogues, ce que démentent les experts. Un retournement qui a permis d’enfin reprendre la situation en main, assurent les élus locaux.

“Fumer ne tue pas”
Et cette mauvaise gestion de l’épidémie dans son État en 2015 n’est pas le seul reproche que l’on a pu voir remonter ce mercredi 26 février. Mike Pence s’était fait remarquer quelques années plus tôt en remettant en cause les effets néfastes de la cigarette sur la santé.

L’homme politique écrivait en l’an 2000 dans une tribune qu’il est “temps de voir la vérité en face” sur le tabac. “Malgré l’hystérie des classes politique et médiatique, fumer ne tue pas. En fait, deux fumeurs sur trois ne meurent pas d’une maladie liée à la cigarette (...). Je ne dis pas que fumer est bon pour vous..., ce n’est pas bon”, s’amusait-il. Le lien entre cancer et cigarette avait été établi par les scientifiques une cinquantaine d’années avant.

Comme le rappelle la American Cancer Society sur son site, le lien de cause à effet a précisément été démontré dès le début des années 1950, avant d’être officiellement publié en 1964 dans un texte de Luther Terry qui reprenait les conclusions de seize études indépendantes dans cinq pays différents sur dix-huit ans.

Pour en revenir au coronavirus, le risque de propagation aux États-Unis pourrait ”évoluer rapidement”, a mis en garde mercredi le ministre américain de la Santé, juste après que Donald Trump a évoqué un risque “très faible”.