Complementaires santé

JIM - L’UFC-Que Choisir dénonce la flambée des prix des complémentaires santé

Janvier 2023, par Info santé sécu social

Paris, jeudi 19 janvier 2023

L’association de protection des consommateurs UFC-Que Choisir dénonce la forte augmentation des prix des complémentaires santé, qui dépasse largement l’inflation.

Une « flambée » des tarifs depuis 2019 : c’est ce qu’a constaté l’association UFC-Que Choisir à partir d’une enquête réalisée sur les tarifs des contrats individuels de complémentaires santé. La hausse concerne une grande majorité des organismes. Certains consommateurs pourraient même subir une augmentation de leurs cotisations allant jusqu’à 240 € en 2023.

Une hausse médiane de 126 € entre 2022 et 2023

L’association a appelé les consommateurs à transmettre leurs avis d’échéance pour les années 2022 et 2023 pour étudier les hausses de tarifs. Après une analyse réalisée sur 594 contrats individuels, portant sur 128 organismes différents, l’UFC-Que Choisir constate une augmentation médiane entre 2022 et 2023 de 7,1 %, soit 126 euros. 20 % des clients s’exposeraient même à une augmentation de 240 euros en 2023 !

L’association de protection des consommateurs note que les assureurs (+9 %) ont plus augmenté leurs prix que les institutions de prévoyance (+8,8 %) ou que les mutuelles (+6,9 %). Des variations existent également entre les organismes, puisque les trois leaders du marché que sont Harmonie Mutuelle, Malakoff Humanis et Axa France ont respectivement augmenté leurs tarifs de 9,1 %, 7,2 % et 9,7 % — soit plus que la médiane.

Depuis 2019, l’UFC-Que Choisir indique que les tarifs ont bondi de 23 %, soit à une cadence deux fois plus élevée que l’inflation, qui a atteint 10,6 % pendant cette période. D’autant que, comme le note l’association, les avis d’échéance de la grande majorité des organismes ne font pas apparaître clairement ces hausses. « L’analyse des avis d’échéance les plus communs met en évidence qu’aucun ne mentionne la hausse tarifaire en euros ou en pourcentage, une précision loin d’être anodine alors que ces contrats sont renouvelés chaque année par tacite reconduction », fait remarquer l’association de protection des consommateurs.

Le mauvais pilotage du 100 % santé en cause ?

Pour l’UFC-Que Choisir, cette « spirale inflationniste » trouverait sa cause dans un mauvais pilotage du 100 % santé. L’association indique que l’équilibre en termes de cotisations payées par les usagers reposait initialement sur une prévision de baisse des dépenses sur l’optique, baisse qui n’a néanmoins pas eu lieu. Et ce, à cause de « professionnels qui préfèrent protéger leurs profits plutôt que de jouer le jeu de la réforme », estime l’UFC-Que Choisir.

En 2022, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a effectivement révélé que plus que la moitié des opticiens étudiés ont manqué à leurs obligations de présenter suffisamment d’offres 100 % santé en magasin ou sur les devis. Conséquence : les usagers subissent une véritable « double peine », avec un reste à charge moyen sur l’optique qui augmente et une hausse importante de leurs cotisations.

L’UFC-Que Choisir réclame donc un encadrement des avis d’échéance afin qu’ils indiquent « clairement les augmentations tarifaires et la performance des organismes ». L’association de protection des consommateurs appelle également le gouvernement à « assurer un meilleur suivi de la réforme du 100 % santé », en associant notamment des représentants des usagers afin d’éviter une « inflation incontrôlée des tarifs des complémentaires santé ».

Raphaël Lichten