Les mobilisations dans les hôpitaux

Le Monde : Une cinquantaine de médecins du CHU de Rennes démissionnent de leurs fonctions administratives

Janvier 2020, par infosecusanté

Le Monde : Une cinquantaine de médecins du CHU de Rennes démissionnent de leurs fonctions administratives

Depuis mi-janvier, plus de 1 300 médecins ont annoncé leur démission au niveau national. Les démissionnaires ne participent « plus aux réunions qui ne sont pas directement liées aux soins des patients ou à la recherche et l’enseignement ».

Le Monde avec AFP•

Publié le 28/01/2020

Ils brandissaient leur démission telle une menace, ils sont passés à l’acte sans volte-face. Suivant de nombreux autres ailleurs en France, une cinquantaine de médecins et chefs de service du centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes ont démissionné de leurs fonctions administratives, lundi 27 janvier, pour défendre le service public hospitalier.

Depuis mi-janvier, ce sont près de 1 300 médecins hospitaliers, chefs de service et autres responsables de pôle ou d’unité fonctionnelle dans toute la France qui ont annoncé suspendre leurs activités d’encadrement en l’absence de « négociations » avec le gouvernement sur une augmentation du budget et des salaires à l’hôpital.

Concrètement, les démissionnaires ne participeront « plus aux réunions qui ne sont pas directement liées aux soins des patients ou à la recherche et l’enseignement », a déclaré le professeur André Grimaldi, du Collectif inter-hôpitaux, à l’origine de cette fronde.

« Entre 5 et 10 % de l’ensemble des responsables »

Selon le docteur Hervé Léna, démissionnaire rennais, ce sont cinquante et un médecins, dont six chefs de service, qui ont démissionné lundi matin sur le site du CHU de Rennes, « ce qui fait entre 5 et 10 % de l’ensemble des responsables des unités fonctionnelles et des chefs de service ». Le pneumologue regrette que « l’effort financier » promis par le ministère de la santé en fin d’année concerne principalement « des soignants en Ile-de-France ou en gériatrie alors que les difficultés touchent l’ensemble du monde hospitalier ».

« Les médecins protestent notamment contre la tarification à l’activité [T2A] qui est un goulet d’étranglement absolument phénoménal, la diminution du financement global de la santé et des missions qui n’arrêtent pas d’augmenter sans qu’il n’y ait des ressources en regard. »

Grève et manifestations le 14 février

« La grève du codage » — la transmission d’informations permettant aux établissements de facturer leurs actes à l’Assurance-maladie — sera également « maintenue partout où la communauté médicale est suffisamment forte pour résister au chantage », selon le collectif qui s’est réuni dimanche 26 en assemblée générale nationale.

Le 14 novembre, plusieurs milliers d’hospitaliers avaient manifesté partout en France, lors d’une grève suivie par plus d’un médecin hospitalier sur quatre et plus d’un personnel paramédical sur dix. Après dix mois de crise à l’hôpital, syndicats et collectifs de soignants appellent à une nouvelle journée de grève et de manifestations le 14 février pour réclamer au gouvernement l’« ouverture de véritables négociations » sur le budget et les salaires du secteur.