Les mobilisations dans les hôpitaux

Le quotidien du médecin - « Voyons comment l’hôpital fonctionne sans nous ! » : le 28 avril, les jeunes lancent la première « Journée nationale sans internes »

Mars 2023, par Info santé sécu social

PAR LÉA GALANOPOULO - PUBLIÉ LE 20/03/2023

« L’hôpital n’a pas besoin d’internes pour fonctionner ? Alors voyons comment il fonctionne sans nous ! », avertit le Syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIHP) ce week-end. Avec l’Intersyndicale nationale des internes (Isni), les carabins viennent d’annoncer le lancement de la première « Journée nationale sans internes », fixée au 28 avril prochain.

Alors que les internes bataillent depuis des années pour faire reconnaître leur rôle majeur dans le fonctionnement de l’hôpital et leur temps de travail réel, les syndicats lanceront donc un préavis national de grève reconductible le 28 avril « permettant aux services, prévenus longtemps en avance, de s’organiser de manière à pouvoir fonctionner sans internes une journée », précise le SIHP. En vidant les hôpitaux de leurs juniors, le SIHP souhaite entend rappeler au gouvernement et à la population « l’importance de notre travail de soignants et l’impact que notre absence a sur le système ». La date du 28 avril, dernier jour ouvré du stage d’hiver, a été choisie pour que les internes n’aient pas « à subir de répercussion sur la fin de stage », assure le syndicat parisien.

Revalos, temps de travail et logement

« Les internes sont considérés comme des médecins corvéables quand il s’agit de maintenir l’hôpital à flot, mais comme des étudiants lorsqu’il s’agit de leur montrer de la considération », regrette le SIHP, soulignant que les juniors représentent 40 % du personnel médical des hôpitaux.

Cette journée nationale sans internes sera l’occasion pour les futurs médecins de réclamer des hausses de salaires. « Arrêtons de brader notre travail ! », clame le SIHP, alors qu’en début d’internat, les juniors « gagnent en moyenne 6,40 euros/heure ». « Dérisoire » et en « totale inadéquation avec la quantité et la technicité du travail », estime-t-il.

L’Isni et le SIHP demandent également le versement d’une indemnité logement indexée sur le prix du loyer et ne pouvant être inférieure à 300 euros mensuels pour les internes non logés.

Enfin, nerf de la guerre depuis des années, les internes revendiquent toujours la mise en place d’un décompte fiable et précis de leur temps de travail. Une obligation qui incombe aux hôpitaux, a rappelé en juin dernier le Conseil d’État. Depuis novembre 2022, 28 procédures judiciaires ont été lancées à l’encontre de tous les CHU qui ne respectent pas leur obligation de « se doter d’un système fiable et accessible de décompte horaire du temps de travail des internes ».