Les mobilisations sur les retraites

Libération - Retraites : l’intersyndicale annonce une nouvelle date de mobilisation le 6 juin

Mai 2023, par Info santé sécu social

Au lendemain d’un 1er Mai très suivi, les huit syndicats affichent un visage toujours uni, et veulent peser sur le vote d’une proposition de loi d’abrogation de la réforme prévu le 8 juin à l’Assemblée nationale.

par Frantz Durupt

Ça ne pouvait pas se finir comme ça. Au lendemain du 1er Mai le plus fourni en manifestants depuis plusieurs décennies, l’intersyndicale a annoncé mardi 2 mai une nouvelle date de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, fixée au mardi 6 juin. Soit deux jours avant un vote à l’Assemblée nationale sur une proposition de loi (déposée par le groupe Liot) visant à abroger le report de l’âge légal, sur lequel les organisations de salariés misent beaucoup d’espoir.

Quand bien même ce ne serait que le point de départ d’un parcours législatif incertain, si cette proposition de loi était adoptée par les députés, son adoption « serait un sacré coup de tonnerre », assurait Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, à Libération la semaine dernière. La journée du 6 juin doit donc « permettre à l’ensemble des salariés de se faire entendre des parlementaires », assure le communiqué intersyndical. Si elle peut sembler lointaine, cette date a le mérite de donner une « perspective concrète », plaide une source au sein de l’intersyndicale en évoquant le risque qu’une nouvelle journée dans le courant du mois de mai se solde par une faible affluence.

« Journée unitaire »
Pour les huit organisations de salariés et les cinq organisations de jeunesse coalisées, difficile de faire autrement après avoir vu défiler 782 000 personnes (selon la police, contre 2,3 millions selon la CGT) dans les rues ce lundi, un niveau certes inférieur aux plus grosses journées vues depuis janvier (celles du 31 janvier, du 7 mars et du 23 mars notamment, qui ont chacune dépassé le million selon l’Intérieur) mais encore très élevé au bout de quatre mois de contestation. Pour les huit syndicats, il s’agissait bel et bien d’une « treizième journée unitaire », qui « démontre la détermination des travailleurs et travailleuses à faire échec à cette réforme ».

Avec cette décision, qui devait initialement être annoncée mercredi 3 mai, l’intersyndicale dément également les rumeurs d’éclatement qui circulaient ces derniers jours. La CFDT, la CGT, FO et les autres continuent d’afficher un visage uni. Les huit ne se prononcent pas explicitement sur la réponse qui sera donnée aux futures invitations que le gouvernement ne manquera pas d’adresser, « sans que l’objet ni le cadre ne soient précisément fixés », rappellent-elles. Elles soulignent toutefois qu’elles y rappelleront le cas échéant « leur refus de la réforme des retraites ». Et qu’elles comptent bien formuler des propositions « mettant à contribution les employeurs pour que les préoccupations des salarié.e.s soient enfin prises en compte » aussi bien en matière de salaires que de conditions de travail, de démocratie sociale et d’égalité femmes/hommes, entre autres. Un signe tangible du fait que l’intersyndicale ne compte plus se limiter au seul sujet des retraites. « Le dialogue ne pourra être rétabli que si le gouvernement prouve sa volonté de prendre enfin en compte les propositions des organisations syndicales », prévient-elle pour finir.