Les mobilisations sur les retraites

REPORTERRE - Après le 49.3, les syndicats prévoient une foule de grèves et de blocages

Mars 2023, par Info santé sécu social

La riposte s’organise dans la rue contre le recours au 49.3 sur la réforme des retraites. Des rassemblements sont attendus dans plusieurs villes, vendredi 17 mars à 18 h : place Kleber à Strasbourg, devant l’hôtel de ville à Pau, place de France à Sarcelles, devant la préfecture au Mans, devant la sous-préfecture à Guingamp et place du Marchallac’h à Lannion. Comme la veille, des manifestants devraient également affluer place de la Concorde à Paris.

La mobilisation devrait se poursuivre tout le week-end et dans les jours à venir jusqu’à la grande journée de mobilisation nationale prévue le jeudi 23 mars. La CFDT a appelé à des « rassemblements syndicaux » ce week-end et la CGT à des « actions visibles » lundi, mardi et mercredi prochains. Samedi, une action est prévue à 14 h place Armand Mandle au Mans. Des rassemblements devraient avoir lieu à 10 h 30 à Rodez, Millau, Decazeville, Saint-Affrique, Villefranche-de-Rouergue et Capdenac en Aveyron.

La raffinerie TotalÉnergies de Normandie à Gonfreville-l’Orcher sera arrêtée à partir de ce week-end. « Les principales unités commenceront à s’arrêter à partir de [samedi] » de manière à ce que « normalement, la raffinerie [soit] arrêtée ce week-end ou lundi au plus tard », a indiqué à l’AFP Éric Sellini, coordonnateur CGT au sein du groupe pétrolier. Les salariés de la raffinerie TotalÉnergies de Donges, actuellement en maintenance, ont voté la poursuite de la grève jusqu’à vendredi prochain. Les deux raffineries de La Mède et Fos-sur-Mer sont toujours en grève.

Reconduction des grèves et blocages
Les cheminots de la CGT, de SUD Rail, de l’UNSA-Ferroviaire de la gare de Lyon à Paris ont voté la reconduction de leur grève jusqu’au lundi 20 mars. Du côté de l’Éducation nationale, les syndicats CGT Educ’action, SNFOLC, SNES-FSU et SUD Éducation ont déposé des préavis de grève « y compris pendant la période des examens et des corrections » qui débutent lundi pour des épreuves écrites de spécialité. Un piquet de grève est par exemple prévu le jour des épreuves devant le lycée Utrillo de Stains (Seine-Saint-Denis).

Toute la journée de vendredi, cortèges et actions de blocage se sont succédé dans la France entière. À 9 h 30, plusieurs axes routiers étaient bloqués par des manifestants : les portes de Montreuil, de Clignancourt et d’Italie du périphérique parisien, le rond-point de la Poterie à Rennes et celui de Lux à Châlon, les entrées de ville du Havre (Seine-Maritime) et la RN13 à Cherbourg. Plusieurs lycées ont été bloqués, notamment à Marseille et Clermont. Les gares étaient également bloquées à Toulon et Bordeaux, d’après l’AFP.

Des centaines d’arrestations
À Rennes, 5 000 personnes (selon les organisateurs) étaient dans la rue à l’heure du déjeuner. Au même moment, à Paris, un rassemblement d’étudiants était en cours au campus universitaire de Tolbiac, en soutien à la grève des éboueurs. Des rassemblements ont eu lieu à la mi-journée devant l’hôtel de ville de Rouen (plus de 200 manifestants) ; Évreux (une centaine de manifestants) ; Laval ; et près de la permanence du député Renaissance Stéphane Mazars à Rodez.

Jeudi soir déjà, des milliers de personnes en colère avaient déferlé dans les rues de France après l’annonce du recours au 49.3. Un grand rassemblement appelé par l’Union syndicale Solidaires s’était tenu place de la Concorde à Paris, face à l’Assemblée nationale. Sa dispersion à la tombée de la nuit avait lancé une manifestation sauvage qui, comme dans de nombreuses villes, a rencontré une féroce répression : 310 arrestations, dont 258 à Paris, avaient été annoncées jeudi soir par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.