Les retraites

Liberation.fr : Vieillesse : le déficit va grimper à 6,6 milliards en 2023

Octobre 2019, par infosecusanté

Liberation.fr : Vieillesse : le déficit va grimper à 6,6 milliards en 2023

Lilian Alemagna 01/10/2019

Selon le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, la branche vieillesse et le Fonds de solidarité vieillesse seront les seuls pans de la Sécurité sociale encore en déficit dans quatre ans. De quoi justifier des économies dans la future réforme des retraites.
Le gouvernement va avoir quelques arguments pour justifier ses mesures d’économies dans sa prochaine réforme des retraites. Selon les prévisions du gouvernement inscrites au projet de loi de finances pour la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020, les déficits de la branche vieillesse et du fonds de solidarité vieillesse (FSV) atteindront 6,6 milliards d’euros en 2023. Si celui du FSV sera en passe d’être résorbé (-300 millions quand il était encore de -3,6 milliards en 2016), celui de la branche vieillesse continuera de plonger : -6,3 milliards alors qu’elle dégageait encore un excédent en 2017 à l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée.

Voilà donc un chiffre que risquent de brandir allègrement Bercy et Matignon, grands partisans de mesures d’économies avant la prochaine réforme des retraites, que doit conduire le haut-commissaire chargé du dossier, Jean-Paul Delevoye. S’il a repoussé tout report de l’âge légal de départ à la retraite pour avoir promis dans sa campagne de ne pas toucher aux 62 ans, le président de la République a cependant demandé que le futur système redémarre, en 2025, à l’équilibre. Dans son discours prononcé mi-septembre devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese), le Premier ministre a, lui, rappelé que le futur projet de loi Delevoye, attendu au premier semestre 2020, contiendrait les « conditions [d’un] retour à l’équilibre en 2025 ». Pour préparer et justifier les annonces du gouvernement, Edouard Philippe a même demandé au Conseil d’orientation des retraites de lui remettre un rapport intégrant « l’ampleur des mesures qu’il faudrait, selon lui, prendre pour en garantir l’équilibre en 2025 », a expliqué Philippe.

Des solutions qui fâchent
Pour l’instant, les solutions pour trouver les 7 à 10 milliards d’euros qui semblent nécessaires pour atteindre l’équilibre dans six ans ne sont pas nombreuses. Repousser l’âge de départ au-delà de 62 ans ? Macron l’a écarté. Augmenter les cotisations vieillesse ? Hors de question pour un gouvernement qui, jusqu’ici, a toujours choisi de baisser voire de supprimer des « charges sociales » et qui veut continuer d’afficher un taux de prélèvements obligatoires en baisse. Geler les pensions ? Cela fait deux ans qu’elles sont quasi gelées à 0,3%, soit en deçà du niveau de l’inflation (1% en 2019 et 2020) et le gouvernement a dû faire machine arrière pour les petites retraites. Seule solution mise en avant jusqu’ici : accélérer la réforme Touraine de 2014 et demander aux générations nées entre 1963 et 1973 de cotiser plus longtemps que prévu et repousser de quelques mois voire de quelques années leur départ à la retraite. De quoi faire, forcément, de nouveaux mécontents.