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Lequotidiendumedecin.fr : Loi de santé : la lettre amère du Dr Fraysse à Touraine

Juillet 2016, par infosecusanté

Loi de santé : la lettre amère du Dr Fraysse à Touraine
Anne Bayle-Iniguez

| 22.07.2016

Sept mois après l’adoption de la loi de santé, le Dr Jacqueline Fraysse exprime dans une lettre adressée à Marisol Touraine ses désillusions quant à l’application, sur le terrain, des différentes mesures du texte.

Cardiologue de formation, la députée des Hauts-de-Seine s’est démarquée à plusieurs reprises de son groupe politique, le Front de gauche, lors du vote à l’Assemblée nationale du projet de loi. Elle a notamment voté en faveur du tiers payant généralisé et s’est contentée de s’abstenir sur le vote général du texte quand le Front de gauche votait contre.

« Si j’ai soutenu un certain nombre de mesures positives, notamment de prévention, j’ai également exprimé mes vives préoccupations sur deux dispositions importantes : les restrictions budgétaires à hauteur de trois milliards d’euros pour les hôpitaux publics et le renforcement des prérogatives des agences régionales de santé (ARS). Mes inquiétudes sont malheureusement aujourd’hui confirmées », écrit le Dr Fraysse dans une lettre adressée à la ministre de la Santé et datée du 21 juillet.

L’édile cite le nom de plusieurs « victimes » du régime imposé aux hôpitaux : l’hôpital Henry-Gabrielle des Hospices civils de Lyon (HCL) et le centre hospitalier de Châteaudun (Eure-et-Loir) sont « menacés de fermeture » tandis que les maternités de Pithiviers (Loiret) et du Sud-Aveyron sont « en sursis ».

Autoritarisme des ARS

Le Dr Fraysse rappelle dans la foulée les griefs que les élus, usagers et personnels dénoncent régulièrement dans les territoires : « autoritarisme des ARS, absence de concertation, déni de démocratie sanitaire et sociale, incohérence territoriale des GHT sans prise en compte des besoins sanitaires et sociaux des populations », etc.

Enfin, l’élue remonte au créneau sur la défense du Centre d’accueil et de soins hospitaliers (CASH) de Nanterre, sous sa députation. Dans le rouge depuis de nombreuses années, l’établissement affiche un déficit de plus de sept millions d’euros en 2015. Il était de 11,8 millions d’euros en 2013. Des efforts qui n’ont pas été accompagnés d’aides financières suffisantes selon la députée et qui, surtout, n’ont en rien empêché la fermeture de la chirurgie ambulatoire, prévue le 4 août prochain. « Il s’agit une fois de plus d’un passage en force de l’ARS ! », écrit le Dr Fraysse, relayant les craintes des personnels et de la commission médicale d’établissement (CME), inquiète de voir l’activité de l’hôpital réduite à peau de chagrin.