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NPA : EHPAD : les personnels livrés à eux-mêmes...

Mars 2020, par infosecusanté

NPA : EHPAD : les personnels livrés à eux-mêmes

Certains EHPAD avaient déjà mis en place des restrictions concernant les visites ou les avaient même interdites dans le but de protéger les résidentEs dont l’état de santé est déjà fragile et précaire. Avant même que le gouvernement se réveille, le mercredi 11 mars, et prenne la décision d’interdire l’ensemble des visites.

Une aggravation des conditions de séjour des résidentEs

Les EHPAD sont des lieux de vie, donc la question d’interdire tout contact avec l’extérieur n’est pas une décision anodine même si c’est une décision nécessaire pour endiguer l’épidémie et éviter une catastrophe sanitaire sans précédent. L’absence de contact avec l’extérieur rendra les résidentEs plus tristes, plus sujets à la dépression et au renfermement sur soi et avec une perte des repères spatio-temporels. La plupart des résidentEs sont inquiets de ne pas avoir de nouvelles de leurs proches mais n’ont pas les moyens ou les capacités de les contacter par téléphone, et rien n’est mis en place pour faciliter ce contact avec la vie extérieure.

Aucun personnel supplémentaire ne sera mis à disposition afin de pouvoir rassurer au mieux les résidentEs et leur entourage et pour assurer la désinfection plusieurs fois par jour des locaux. Tous les rendez-vous non urgents chez les spécialistes sont annulés, les séances de kiné et d’orthophonie aussi - ce qui risque d’entraîner une perte d’autonomie. Les visites sont interdites pour éviter la propagation de la maladie, mais il n’y a pas de masques automatiquement fournis au personnel. Chercher l’erreur… puisque les personnels peuvent importer le virus.

… Et une aggravation des conditions de travail du personnel

Les personnels essaient de faire de leur mieux, mais avec quasiment aucun moyen en plus dans des équipes déjà à flux tendu et avec des notes qui changent du jour au lendemain, qui disent tout et son contraire, un flou artistique sur les mesures à appliquer. L’Etat demande aux directions de prévoir un plan de continuité de service si plus de 20 % du personnel est absent, mais rien n’est discuté pour voir comment pallier ses absences en recrutant du personnel en plus. Les solutions prônées sont que le personnel sur place fasse davantage d’heures, que les soins soient réduits aux plus urgents et voire même par des glissements de tâches : les aides-soignantEs pourraient distribuer les médicaments, faire des pansements, les dextros, c’est-à-dire remplacer les infirmierEs...

La mise en place de ce plan va entraîner un stress et une fatigue accrus du personnel qui restera sur place avec des conséquences non négligeables sur la qualité d’accueil et de sécurité des résidentEs.

Correspondante