Réseau européen contre la commercialisation et la privatisation de la santé et de la protection sociale

Lequotidiendumedecin.fr : « La commercialisation de la santé est une nouvelle pandémie » dénoncent 200 manifestants européens à Paris

Avril 2022, par infosecusanté

Lequotidiendumedecin.fr : « La commercialisation de la santé est une nouvelle pandémie » dénoncent 200 manifestants européens à Paris

PAR JULIEN MOSCHETTI -

PUBLIÉ LE 07/04/2022

« On est là, les Belges sont là/ Pour une Europe sociale de la santé/ Nous refusons le profit sur le dos des usagers/ Les vaccins, des biens communs, pour toute l’humanité » : vêtus de blousons verts aux couleurs de la Confédération des syndicats chrétiens (CSC), une centaine de Belges reprennent en chœur une parodie de l’hymne des Gilets jaunes sur la place de la Bastille à Paris. Comme eux, quelque 200 manifestants européens se sont retrouvés dans les rues de la capitale, jeudi après-midi, afin de dénoncer « la marchandisation de la santé ».

À l’origine de ce rassemblement, le « Réseau européen contre la privatisation et la commercialisation de la santé et de la protection sociale » qui, chaque année, organise une manifestation lors de la Journée mondiale de la santé. En France, l’appel a été signé par la CGT santé action sociale, l’Amuf, SUD Santé Sociaux, le CIH, le CIB, CIU, le printemps de la psychiatrie et la Coordination Nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité. Des événements similaires avaient d’ailleurs lieu aujourd’hui en Espagne ou en Roumanie. Les organisations ont voulu ainsi « dénoncer la casse de nos hôpitaux publics par un mode de gestion copié sur le privé », mais aussi alerter sur « l’entrée du secteur privé à l’hôpital avec des entreprises comme par exemple Happytal ou Doctolib » ou refuser « le démantèlement de notre Sécurité sociale au profit des surcomplémentaires privées ».

Levée des brevets sur les vaccins

Selon Evelyne Magerat, une infirmière belge, la lutte contre la privatisation de la santé est « d’autant plus importante depuis le début l’épidémie, car les entreprises pharmaceutiques font du profit aux dépens de la population ». Les manifestants ont notamment exigé la levée des brevets sur les vaccins et les médicaments. Pour Yves Hellendorf, secrétaire national de la Centrale Nationale des Employés (CNE), membre de la CSC, « la commercialisation de la santé est une nouvelle pandémie qui est en train de créer une maladie extrêmement grave : l’exclusion des soins d’une partie importante de la population ».

Même son de cloche du côté de Carlo Parascandolo, membre de Dico32 (Coordination nationale pour le droit à la santé). Selon lui, c’est avant tout le secteur public et non le privé qui aurait permis de faire face à la pandémie en Italie. Et d’alerter sur « le double modèle du 50 % public/50 % privé que veut aujourd’hui imposer la Lombardie, avec l’aide des financements européens ».

Un pôle public du médicament

L’inquiétude était également forte parmi les représentants des organisations françaises. À l’image du Dr Frank Prouhet, médecin généraliste, membre du collectif « Brevets sur les vaccins, stop ». En cas d’urgence de santé publique sur le plan mondial ou national, il a demandé la mise en place d’un « mécanisme automatique de levée des brevets et des transferts de technologies sur tout ce qui sauve des vies ».

Le Dr Fabien Cohen, co-responsable de la commission santé et protection sociale du PCF, présent dans le cortège milite également pour des « brevets gratuits » et également pour un pôle public du médicament en France et en Europe, pour que « le service public reprenne sa place en matière de recherche et de production ».