Du centre à la droite

Les Echos - Emmanuel Macron soigne sa gauche avec ses propositions sur la santé

Janvier 2017, par Info santé sécu social

Gregoire Poussielgue

A Nevers, sur des terres de gauche, Emmanuel Macron s’est inscrit à rebours du projet de François Fillon en matière de santé.

Aucun déremboursement de soins, mais au contraire un remboursement à 100 % par la Sécurité sociale pour les maladies chroniques ou encore pour les lunettes, les prothèses auditives et dentaires à horizon 2022.... "Il n’est pas anodin d’organiser son premier rassemblement sur cette belle terre de Bourgogne", a-t-il dit au début de son meeting.

A Nevers, sur des terres de gauche, Emmanuel Macron s’est inscrit à rebours du projet de François Fillon en matière de santé . Il l’a même jugé contre-productif, à l’occasion d’une visite à l’hôpital Pierre Bérégovoy effectuée vendredi en fin d’après-midi avant une réunion publique qui a réuni plus de 1.000 personnes dans la préfecture de la Nièvre. « On ne peut pas parler de la santé en la réduisant à des chiffres. Le défi de la santé en France est l’une des principales préoccupations de nos concitoyens. Mais on n’y répond pas en déremboursant des soins ou en prétendant couper des têtes. On ne peut pas répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain avec des mesures d’hier et d’avant-hier », a-t-il déclaré ».

Mettre fin aux déserts médicaux

Emmanuel Macron s’est déjà exprimé sur les questions de santé au cours des réunions publiques qu’il a tenu à l’automne ainsi que dans son livre, « Révolution », sorti en fin d’année dernière. Il a profité de sa visite à Nevers, où il faisait sa rentrée politique après les Fêtes de fin d’année, pour préciser ses propositions. Elles sont nombreuses et veulent s’inscrire en rupture avec celles préconisées par François Fillon. Outre un meilleur remboursement de certaines prestations, le fondateur d’En Marche et candidat à la présidentielle veut mettre fin aux déserts médicaux qui touchent de nombreux départements français en multipliant les maisons de santé. Une proposition partagée par de nombreux candidats à la primaire de la gauche, tant elle fait l’unanimité.

Il souhaite aussi réformer l’hôpital et, comme il le dit, « sortir des vieux dogmes ». Pour lui, cela signifie décloisonner les relations entre le public et le privé et réformer les tarifications. Emmanuel Macron souhaite également la vente des médicaments à l’unité, afin de mettre fin au gaspillage. Il assure que ces réformes sont financées car nombre d’entre elles permettront des économies.

La semaine prochaine dans les Hauts de France pour parler éducation

A Nevers pour évoquer la santé, la semaine prochaine dans les Hauts de France pour parler éducation... Le candidat d’En Marche va sur les thèmes chers à la gauche alors que la primaire du PS et de ses alliés est entrée dans sa dernière ligne droite. S’attaquer au programme de François Fillon lui permet de se poser en champion d’une gauche moribonde et surtout divisée. Le projet de François Fillon ? « C’est une réponse à un projet de société, à un projet pour la France que je ne partage pas », a déclaré à la presse Emmanuel Macron avant son meeting.

Pour l’instant, sa campagne suscite beaucoup d’échos auprès des Français, comme le montrent des bons sondages - le dernier évoque une possibilité de présence au second tour - et l’affluence à ses meetings. Après les 1.000 de Nevers, 1.500 personnes sont attendues samedi à Clermont-Ferrand, 3.000 à Lille le 14 janvier et encore plus à Lyon le 4 février. « Les choses ont mûri pendant les Fêtes. Le meeting de la Porte de Versailles [le 10 décembre, NDLR] n’a pas été une déflagration mais une bombe à retardement », déclare aux « Echos » le sénateur François Patriat, fervent soutien d’Emmanuel Macron.