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Le quotidien du médecin - Accès aux soins, reste à charge : un think tank réclame l’extension des réseaux de soins

Février 2017, par Info santé sécu social

Anne Bayle-Iniguez

La fondation Concorde jette un pavé dans la mare de l’Assurance-maladie en réclamant dans une note récente le développement des réseaux de soins des complémentaires santé.

« L’efficacité de notre système de santé et l’accès aux soins pourraient être améliorés par une responsabilisation accrue des complémentaires et une promotion des réseaux de soins », écrit le cercle de réflexion, qui se présente comme « indépendant » et préoccupé par « la compétitivité des entreprises, la création d’emplois, tout en exigeant un État allégé ».

En pleine campagne présidentielle, la question de la place des complémentaires dans le système de santé est clairement dans l’air du temps. La semaine dernière, le MEDEF s’est dit favorable au développement d’une plus grande « contractualisation » entre les professionnels de santé et les mutuelles et assureurs.

Encouragés par la loi Le Roux, les réseaux de soins ne concernent aujourd’hui que les soins optiques, dentaires et auditifs. Des remboursements différenciés sont pratiqués dans leur cadre en faveur des adhérents qui y ont recours. Ils sont en revanche pour l’heure interdits pour les soins médicaux. Cette prise en charge fléchée du patient a été vivement combattue par la communauté médicale, au moment du vote de la loi, qui redoutait le risque de médecine à deux vitesses et la fin de la liberté de choix du professionnel par le patient.

Meilleur accès aux soins et moindre reste à charge ?

La fondation ne l’entend pourtant pas de cette oreille. Elle estime que les réseaux « préservent la liberté de choix des patients, garantie par la loi, et celle des professionnels de santé : les uns et les autres restent libres de ne pas y participer ou d’en changer ».

Les lobbyistes n’évoquent pas noir sur blanc une extension des réseaux aux médecins. Ils estiment toutefois que « le développement des réseaux de soins […] contribue à améliorer la protection sociale des Français », les réductions du prix des soins pouvant aller « jusqu’à 50 % du prix moyens du marché », indiquent-ils d’après une étude de 2016. « Le gain moyen par patient est de 821 euros en réseau d’audioprothésistes et de 343 euros en réseau dentaire », précisent-ils encore.

Citant les projections de la Mutualité, la fondation Concorde rappelle également que la généralisation des réseaux de soins pourrait générer une économie globale de 1,9 milliard d’euros par an.

Le cercle de réflexion propose de « permettre aux complémentaires d’assumer pleinement leurs responsabilités ». À ce titre, elles « doivent avoir des attributions et responsabilités claires ». Et de marteler : « Elles [les complémentaires, NDLR] démontrent chaque jour leurs compétences en matière d’organisation et de gestion, notamment dans le cadre des réseaux de soins qui améliorent l’accès aux soins en diminuant les restes à charge des patients et doivent donc être soutenus et encouragés. »