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NPA (commission Santé Sécu Social) : 7 mars : Une mobilisation réussie, pour quelle suite ?

Mars 2017, par infosecusanté

La journée de grève et de manifestation du 7 mars dans la santé (et les services publics)
Une mobilisation réussie, pour quelle suite ?

En pleine période électorale , la journée de grève et de manifestations du 7 mars dans la santé, étendue à la fonction publique et aux organismes sociaux (Sécu) constitue un succès. Elle montre le maintien d’un niveau de mobilisation important dans les établissements de santé où les conditions de travail sont insupportables et ou la souffrance au travail s’est encore illustrée de manière dramatique, le matin même, par le suicide d’une infirmière sur son lieu de travail à l’Hôpital Cochin.

Le ministère de la santé annonce un taux de 9 % de grévistes sur le plan national, ce qui signifie un taux de grève significatif en réalité .

La manifestation parisienne a réuni des milliers de manifestantEs (10/12 000 selon la police, 35 000 selon les estimations les plus élevées des organisations syndicales).

En province les manifestations ont également été significatives .

Voici quelques chiffres envoyés par nos correspondantEs en province :
Toulouse:4000, Bordeaux:1000 (sous la pluie) Lyon : entre 3 et 4000 Marseille : 2000 (mais forte participation à la manif parisienne) Quimper (pour le sud Finistère) : 500 Brest (pour le Nord Finistère) : 500
Les cortèges étaient plutôt combattifs.
FO ayant fait le choix d’aller presque partout à Paris, ces rassemblements ont été marqués par la présence de la CGT et par celle de SUD, même si la fédération privilégiait la manifestation parisienne.
Signe de la mobilisation : la CFDT s’est jointe à un certain nombre de ces rassemblements !

La manifestation parisienne

Les infirmierEs anesthesistes en lutte ouvraient le cortège.

Résultat d’une division syndicale persistante, malgré l’appel unitaire, peu ou pas de cortèges intersyndicaux d’établissement. Chaque organisation défilant sous ses propres drapeaux.

Pour FO, la manifestation centrale à Paris, était un objectif clé visant à une démonstration de force et d’auto affirmation. Elle avait été préparée dans toutes les villes de province, même éloignées comme inter-fonctions publiques, avec en particulier la présence des syndicats de la fonction publique territoriale.

Venait ensuite, SUD, dont la fédération avait, elle aussi insisté sur la montée à Paris et le caractère national de la manifestation. Cortèges nombreux souvent jeunes et dynamiques, auxquels s’étaient joints les travailleurs sociaux en lutte et les travailleurs sociaux en formation. Présence de l’AP-HP, des syndicats d’Ile de France et de délégations de province significatives (Tours, Besançon, Rouen Caen, Midi Pyrennées, Gard, Lozère....)

Pour la CGT, de nombreux syndicats CGT ayant fait le choix de rester dans les régions, seuls, hors région parisienne, certaines villes ou régions avaient décidé de monter à Paris
On notait néanmoins la présence conséquente du Nord Pas de Calais, de Seine Maritime (avec le soutien et la participation interpro de l’UD), de Toulouse avec une délégation d’élèves orthophonistes , d Angers, de Marseille, Dreux, le Jura..

On notait enfin la présence de différentes structures professionnelles (Coordination infirmière, infirmierEs libéraux...) et une grosse mobilisation des étudiants orthophonistes (600 dans un cortège très structuré et dynamique) pour des problématiques de salaires et accès aux soins ils sont en lien surtout avec la Fédération Nationale des Orthophonistes et l’UFMICT CGT.

La Coordination des comités de défense de hôpitaux et maternités de proximité était présente et apportait son soutien aux salariés en lutte.

Quelques cortèges des organismes sociaux (Sécurité sociale), étaient également présents mais la mobilisation semble être restée limitée.

L’ensemble formait un cortège assez combattif, et une belle manifestation, le soleil étant apparu, à l’approche du ministère.
Les mots d’ordre contre les conditions de travail, les exigences de retrait des lois Touraine (notamment les Groupements Hospitaliers de Territoires) et Bachelot, de la fin de l’austérité dans la santé, de la fin des attaques contre les services publics étaient exprimées avec force dans tous les cortèges.

A signaler, malgré le calme de la manifestation un déploiement policier stupéfiant . Sur les lieux de rassemblement ; à l’arrivée et tout au long du cortège où chaque rue transversale était bloquée par des cars et des policiers prêts à intervenir.
A l’arrivée la situation s’est un peu tendue, quelques palettes ayant été brulées devant le ministère.

Puis, tandis que les manifestants de province rejoignaient les cars et les trains, à l’initiative de SUD une partie de la manifestation s’est dirigée vers l’Hôpital Cochin, pour rendre hommage à la collègue qui s’était suicidée le matin et dénoncer les causes de la multiplication des suicides dans les établissements hospitaliers.

Le NPA a largement diffusé la feuille nationale au point de départ de la manif. Puis un point fixe a été organisé, à Montparnasse, avec Philippe Poutou, rejoint par Olivier Besancenot, ce qu’a également fait la "France insoumise" avec JL Melenchon

Le point fixe du NPA a été, un véritable succès. En permanence des manifestantEs sortaient des cortèges pour venir discuter avec Philippe, lui témoigner leur sympathie souhaiter qu’il ait ses signatures ou faire un "selfie", avec lui ou Olivier. Nous avons vu, passer, des dizaines des MilitantEs FO SUD, CGT
Comme Philippe l’a noté, à la fois beaucoup de colère sociale dans ces discussions, une quête de réponses face à la situation, un intérêt pour ce que nous pouvons dire, le souhait de faire autrement de la politique .

Quelle suite ?

Cette journée confirme le maintien, déjà exprimé lors de la grève du 8 Novembre d’une volonté de lutte qui s’est traduite par la permanence des luttes locales tant dans le secteur hospitalier que dans la santé privée.
La réussite du 7 Mars, comme celle du 8 Novembre ne peut qu’encourager cette tendance, dont la racine est le caractère insupportable des conditions de travail dans les établissements.
Quelques soient leurs choix électoraux celles et ceux qui étaient là ils ont peu d’illusion dans le fait que l’austérité et les contre réformes cessent après les élections, au contraire.
Le 7 mars a contribué à maintenir un rapport de force : supprimer encore des postes et des moyens, fermer des structures devient très difficile à justifier pour les adeptes de l’austérité.

Toutefois, pas plus que le 8 novembre cette journée telle qu’elle a été conçue par les trois fédérations ne s’inscrit pas dans la nécessaire perspective d’une coordination des luttes, vers une grève généralisée dans les établissements .
La question reste posée aujourd’hui de construire un outil unitaire, et démocratique pour aller dans cette direction, rassemblant les organisations syndicales de base, à celles et ceux syndiquéEs ou non qui veulent aller vers une coordination des luttes dans la santé et l’action sociale.

On peut pour le moins espérer qu’une nouvelle échéance nationale sera fixée pour les semaines à venir sans attendre à nouveau 4 mois.

l’équipe d’animation de la commission nationale santé sécu social du NPA