Les ordres professionnels

Le Quotidien du médecin - Études médicales, coopérations ville/hôpital, exercice : ce que veut l’Ordre des médecins pour 2018

Janvier 2018, par Info santé sécu social

C’est dans ses locaux flambant neufs que le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a présenté ses vœux à la profession. En présence de la ministre de la Santé et des représentants de tous bords (syndicats, institutionnels, ordinaux, assureurs, etc.), le président du CNOM a listé les attentes de la profession pour 2018.

Saluant le « parler vrai » d’Agnès Buzyn, le Dr Patrick Bouet appelle la ministre à passer à l’action et faire « preuve d’audace » dans les chantiers à venir pour transformer en profondeur le système de santé.

Aux yeux du médecin généraliste de Villemomble (Seine-Saint-Denis), cette audace passe par deux leviers forts. D’abord, la formation des médecins doit être considérée comme « la cinquième priorité de la stratégie nationale de santé ». Cela implique une formation initiale davantage tournée vers les territoires « pour permettre une véritable connaissance de l’organisation et des parcours de soins ».

Pour cela, le patron du CNOM plaide en faveur d’une véritable politique de coopération publique/privé pour faire sortir les étudiants des hôpitaux universitaires et d’une création de cellules « Initiative territoire », « pour que la formation soit en adéquation avec les besoins des territoires ».

Augmenter la PACES

L’autre levier concerne la coopération entre les professionnels. La formation initiale sera aussi le lieu idéal pour favoriser « une culture de coopération entre les professionnels de santé ». « Les parcours de formation en santé doivent être repensés en relation avec les autres disciplines. La notion d’équipes de soins devra être demain au cœur de la formation des futurs soignants et ce dès le premier cycle », a déclaré le Dr Bouet, en défendant une augmentation de la durée de la première année commune aux études de santé (PACES) et la création d’une « formation pluridisciplinaire ».

La coopération est aussi celle de la ville et de l’hôpital, une « urgence » aux yeux de l’Ordre. « Les hôpitaux sont exsangues du fait de nombreuses missions assignées. Seule une grande ouverture sur la ville pourra permettre d’éteindre le feu qui y couve », dit-il.

Les vœux de l’Ordre ne s’arrêtent pas là. L’instance souhaite des actes concrets pour soutenir l’exercice des médecins dans les territoires. La création des maisons de santé ne saurait être la réponse unique aux défis des territoires. Mais pour un bon fonctionnement des équipes de soins primaires, il faudra doter ces cabinets de moyens technologiques pour pratiquer la télémédecine ou encore encourager les consultations avancées en élargissant l’exercice des lieux multiples.

Autre souhait avancé par l’Ordre : le développement des exercices mixtes salarié/libéral et la suppression des règles qui freinent la mobilité des médecins.

Vaccination, accès aux soins

Attentive au discours du président, Agnès Buzyn a tenu à rassurer l’instance ordinale. « Votre Ordre a toute sa place dans le nouveau paysage de la santé de demain ». La locataire de l’avenue de Ségur a précisé ses attentes vis-à-vis des médecins pour la soutenir dans les différents chantiers initiés par la stratégie nationale de santé.

Les deux axes qui lui tiennent à cœur sont la prévention et la promotion de la santé et l’accès aux soins. Sur le dossier de l’extension de la vaccination, Agnès Buzyn répète à qui veut l’entendre qu’elle « assume cette extension vaccinale pour que les parents ne se posent plus de questions, entre vaccins recommandés et vaccins obligatoires ».

Sur la question de l’accès aux soins, elle a tenu à remercier l’Ordre pour sa coopération dans la préparation du plan d’accès aux soins et sa résolution à combattre le refus de soins. Dans ce domaine, la ministre a promis de mettre en œuvre la révolution numérique, de favoriser une meilleure organisation des professionnels de santé et de faire confiance aux acteurs de terrain.