Luttes et mobilisations

La Manche Libre.fr : "Le ras-le-bol" du personnel de l’Ehpad de Saint-Hilaire-du-Harcouët

Janvier 2018, par infosecusanté

"Le ras-le-bol" du personnel de l’Ehpad de Saint-Hilaire-du-Harcouët

Le personnel soignant de l’Ehpad de Saint-Hilaire-du-Harcouët réclame davantage de moyens humains pour accomplir sa mission au quotidien.

Le 12 janvier 2018 à 19:00

Le personnel de l’Ehpad de Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche) s’est mobilisé devant les locaux de la direction du centre hospitalier pour dénoncer sa "grande souffrance physique et psychologique", ce vendredi 12 janvier 2018.

Le personnel de l’Ehpad du centre hospitalier de Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche) tire la sonnette d’alarme. Depuis plusieurs mois déjà, il dénonce "une grande souffrance physique et psychologique liée à de mauvaises conditions de travail", explique Nathalie Jehenne, représentante syndicale. Une quarantaine de soignantes et d’agents hospitalier a donc manifesté ce vendredi 12 janvier 2018 devant les bureaux de la direction pour dénoncer notamment "la maltraitance institutionnelle" au sein de l’établissement. Le seuil des dix arrêts de travail "pour épuisement a été dépassé la semaine passée, selon la syndicaliste, et l’on note un arrêt pour burn-out". Elle poursuit : "En quittant le travail, notre collègue voulait se foutre en l’air. Très souvent le personnel soignant est rappelé ou appelé à rester pour pallier le manque d’effectif, donc forcément, il finit par s’user après 12 heures de travail". Les agents considèrent, aujourd’hui, ne plus être respectés dans leur mission "qui est de prodiguer des soins de qualité" aux 136 résidents de l’Ehpad de Saint-Hilaire.

"Il y a clairement une maltraitance institutionnelle"

Aussi, le syndicat CGT, non suivi par Force Ouvrière (FO), réclame auprès de la direction que le personnel soit "enfin entendu et considéré". Concrètement, cela se traduirait par la création d’un poste d’intendante et le renforcement du pool de remplacement. Soit trois autres postes, rien que sur l’Ehpad. "Ce qui permettrait de prendre en considération le respect des résidents, des familles et des soignants ", explique Patrick Magnat, agent hospitalier de jour à l‘Ehpad.

Dominique Noël, fille d’une résidente à l’Ehpad, soutient pleinement les revendications du personnel, estimant que, "depuis plus de deux ans, les conditions de prise en charge se dégradent " et "qu’il y a clairement une maltraitance institutionnelle par manque de moyens humains." Elle ajoute que "les résidents manquent aussi de soins au quotidien, de sollicitations, d’animations. Bref, tout se fait dans la précipitation." Dépitée, elle entend désormais écrire au Conseil départemental, "parce qu’ici, on ne prend pas soin de nos personnes âgées. Pour 1700€, voire 2200€ par mois, on attend bien autre chose."

Sollicitée vendredi 12 janvier en fin d’après-midi, la direction de l’Ehpad n’a pas donné suite.