Luttes et mobilisations

Paris Normandie.fr : Grève au CHU de Rouen : le service de réanimation médicale « en manque d’effectifs »

Mars 2018, par infosecusanté

Grève au CHU de Rouen : le service de réanimation médicale « en manque d’effectifs »

Paris Normandie

le 13 Mar 18

Le service de réanimation médicale du CHU de Rouen (Seine-Maritime) est en manque d’effectifs, selon la CFDT. (©Illustration/Adobe Stock)
À Rouen (Seine-Maritime), ça grogne au service de réanimation médicale du Centre Hospitalier Universitaire (CHU). Mercredi 7 mars 2018, la majorité du personnel s’est mis en grève, à l’appel de la CFDT. Sans incidence pour les patients, le personnel étant assigné.

Les infirmiers et les aides-soignants ne sont pas assez nombreux, estime le syndicat CFDT. « C’est l’un des seuls services de l’hôpital où il y a des normes à respecter, explique Frédéric Louis, représentant du personnel CFDT du CHU de Rouen. Et pourtant, il n’y a pas assez de personnel. »

Des agents à bout de souffle À titre d’exemple, il y a cinq aide-soignants et sept infirmiers pour 21 patients. « Il manque l’équivalent de deux temps plein. La norme n’est pas respectée et les effectifs ne sont pas en adéquation avec l’activité du service », continue Frédéric Louis. Ce qui fait que les agents sont à bout de souffle.
Les agents se mobilisent doublement pour ne pas laisser un patient sans soin. Cela a un impact sur leurs conditions de travail. Ils sont épuisés et en burn-out. Le taux d’absentéisme ne fait que s’accroître.

Le syndicat CFDT ainsi que quelques agents du service de réanimation médicale ont rendez-vous jeudi 15 mars 2018 avec la direction du CHU pour une réunion de travail. Ils espèrent pouvoir être entendus.

« L’épidémie de grippe épuise les équipes » La coordinatrice générale des soins du CHU de Rouen, Françoise Delaire, reconnaît une surcharge de travail pour les équipes du service de réanimation médicale, mais aussi pour les urgences, le service pédiatrie… depuis le mois de décembre 2017 avec l’épidémie de grippe.
Cette année, l’épidémie de grippe touche des gens plus jeunes et dure longtemps. Nous avons environ 300 passages aux urgences contre 200-220 de moyenne. Cet accroissement de notre activité devient de plus en plus dur pour nos équipes.
À titre d’exemple, Françoise Delaire précise que l’équipe de réanimation médicale doit transférer sept à dix patients par jour dans d’autres services contre quatre en temps normal. « Ce qui fait que des membres de l’équipe quittent le service pendant 35 à 45 minutes à chaque transfert », précise-t-elle.

Depuis le mouvement de grève, la direction a décidé d’observer la charge de soins de l’équipe pendant une semaine afin de pouvoir trouver des solutions, lors de la réunion de travail du jeudi 15 mars 2018. « Nous réfléchissons notamment à mobiliser une équipe de brancardage pour réaliser les transferts. »

Adapter les effectifs au taux d’occupation Par ailleurs, Loïc Delestre, le directeur des ressources humaines du CHU de Rouen, assure que les normes du service de réanimation médicale sont respectées. « Les effectifs sont décidés en fonction du taux d’occupation des lits. À Rouen, le taux d’occupation est de 84%. »

Loïc Delestre précise également que deux aides-soignantes, spécialisées dans les machines, nombreuses dans le service de réanimation médicale, sont mobilisées pour épauler le service de réanimation médicale. « Mais si nous pouvons trouver d’autres solutions pour améliorer leur quotidien, nous le ferons », conclut-il.