L’Anticapitaliste Hebdo du NPA

Hebdo L’Anticapitaliste 422 (22/03/2018) - Les chômeurEs sous contrôle

Mars 2018, par Info santé sécu social

Depuis son arrivé au pouvoir, l’un des objectifs de Macron est de « remettre les chômeurs au travail » par tous les moyens… même les pires. Pour cela, le gouvernement vient de dévoiler les nouvelles mesures de contrôle et de sanctions prévues à leur encontre. Et sans surprise, les droits des chômeurEs sont, tout comme ceux des salariéEs du privé, des retraitéEs, des jeunes, des cheminotEs et des fonctionnaires, attaqués.

Si deux cas de radiation sont supprimés, pour refus de formation et de visite médicale, pour toutes les autres « obligations », une nouvelle échelle des sanctions est établie. Désormais, en cas de « manque flagrant de volonté de retrouver un travail », les chômeurEs seront passibles de sanctions graduelles : allocations suspendues pendant un mois la première fois, pendant deux mois la deuxième fois et pendant quatre mois la troisième fois. Aux deuxième et troisième manquements, l’allocation ne sera pas seulement suspendue mais définitivement amputée. Ces suppressions de droits seront décidées directement par Pôle emploi, alors que l’aval du préfet était jusque-là nécessaire. Pour « accompagner » les chômeurEs dans leur recherche d’emploi, le gouvernement a semble-t-il trouvé la solution miracle : le tableau de bord numérique dans lequel chaque chômeurE devra inscrire ses démarches tous les mois. Ce qui permettra, s’il ne le fait pas, de le sanctionner puisque ce sera la preuve qu’il ne recherche pas activement un emploi. CQFD.

Pour Macron, comme pour ses prédécesseurs, les chômeurEs sont responsables du fait qu’ils n’ont pas d’emploi, et il faut donc les culpabiliser, les contrôler plus durement et les sanctionner. Le but final étant évidemment d’augmenter la pression sur les seuls demandeurEs d’emploi pour qu’ils et elles acceptent n’importe quel petit boulot sans sourciller.

Pour lutter contre le chômage, ce ne sont pas les chômeurEs qu’il faut contrôler et sanctionner. Ce sont les patrons qui touchent des millions avec le CICE sans créer un seul emploi, ce sont les entreprises du CAC 40 qui font des milliards de profits et qui licencient à tour de bras, c’est ce gouvernement qui, avec la loi travail 2 et les ruptures conventionnelles, permet aux entreprises de licencier plus facilement.

Joséphine Simplon