Luttes et mobilisations

Le quotidien du médecin - Réformes, effectifs, pouvoir d’achat : les hospitaliers en grève mardi, soutien des médecins

Mai 2018, par Info santé sécu social

Anne Bayle-Iniguez
21.05.2018

Les agents de la fonction publique se mobilisent ce mardi en masse. Plusieurs syndicats de praticiens hospitaliers ont déposé un préavis de grève en soutien de ce mouvement.

Une intersyndicale (CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC, FA-FP) appelle tous les agents de la fonction publique à une « forte mobilisation » aujourd’hui contre les projets de réforme du gouvernement, le recours aux contractuels et la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires d’ici à la fin du quinquennat. La semaine dernière, une ultime rencontre avec Olivier Dussopt, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, n’a rien donné.

À l’hôpital, où travaille plus d’un million de fonctionnaires, les agents ont reçu le soutien de plusieurs organisations syndicales de praticiens hospitaliers qui ont à leur tour déposé un préavis de grève.

Comme souvent, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARe) a dégainé le premier. L’organisation réclame « l’amélioration des conditions de travail de l’ensemble des praticiens hospitaliers », l’arrêt des baisses tarifaires et des suppressions d’emplois. Les praticiens hospitaliers (PH) appellent aussi au rétablissement du pouvoir d’achat par le dégel du point d’indice, l’abrogation du jour de carence et la compensation intégrale de l’augmentation de la CSG. En 30 ans, la rémunération d’un PH 1er échelon est passée de 4,1 à 2,8 SMIC en euros constants, déplore le syndicat.

Six autres organisations ont suivi : le Syndicat des praticiens des hôpitaux publics (SPHP), le Syndicat national des biologistes des hôpitaux (SNBH), le Syndicat des médecins anesthésistes-réanimateurs non universitaires (SMARNU), le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH), l’Union syndicale de la psychiatrie (USP). Tous font partie de la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH). Membre d’Avenir hospitalier, le Syndicat national des jeunes biologistes médicaux (SJBM) s’est aussi joint à la partie.

Politique « froide et comptable »

Les biologistes s’inquiètent en particulier de l’échéance 2020 de l’accréditation des laboratoires et de leurs regroupements concomitants au sein des GHT.

Pour les psychiatres hospitaliers, la continuité des prises en charge et leur coordination sont « gravement attaquées » par les restrictions de financements. L’USP dénonce la politique « froide et comptable » du gouvernement.

Tous s’agacent du recours toujours massif à l’intérim au sein de l’hôpital public, au détriment de mesures d’attractivité pour les médecins salariés des établissements.

La centrale Action praticien hôpital (APH), qui chapeaute toutes ces organisations, réclame d’être associée à la concertation sur la réforme de la fonction publique engagée par le gouvernement « sur tous les sujets impactant le statut, l’organisation du travail et la rémunération des praticiens qui exercent à l’hôpital ».