Luttes et mobilisations

Paris Normandie.fr : Le Havre : la manifestation unitaire soutient les soignants de l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet

Juin 2018, par infosecusanté

Le Havre : la manifestation unitaire soutient les soignants de l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet

Christophe FREBOU
|
Publié 28/06/2018 23:00
|

L’une après l’autre, comme un hommage et un encouragement, les délégations les ont longuement applaudis. Métallos, fonctionnaires, dockers, portuaires ou encore cheminots constituant le cortège de la manifestation unitaire (CGT, FO) se sont tour à tour arrêtés, hier matin, au pied de ceux que l’on nomme désormais les Perchés. Ces sept soignants de l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet ont choisi de monter sur le toit des urgences de l’institution depuis trois jours afin d’obtenir une rencontre, sur place, avec la directrice de l’Agence régionale de santé et lui exposer leurs revendications portant principalement sur la suppression des lits supplémentaires et l’ouverture d’une nouvelle unité.

« Chaud au cœur »

En assemblée générale, les personnels de l’établissement venaient de repousser l’offre proposée par Christine Gardel mercredi soir : la rencontrer dans les bureaux de l’ARS, à Caen. « C’est hors de question ! » justifie Sandra, « perchée » et infirmière de l’hôpital de jour. « C’est sur le terrain que l’on vit la psychiatrie. Alors qu’elle vienne voir. Elle a déjà mis dix-huit jours pour comprendre ce qu’il se passe à Saint-Étienne-du-Rouvray. On l’attend. Je ne monte pas sur ce toit 24 h/24 pour la gaudriole. J’ai autre chose à faire, j’ai une vie de famille. Les conditions sont difficiles. Si les nuits sont un peu fraîches, les journées en plein soleil sont difficilement supportables. Mais qu’importe, la motivation est intacte. Cette mobilisation pour venir nous soutenir fait chaud au cœur, tout comme le soutien des collègues de l’hospitalière, des
riverains, des patients ou encore de leurs
familles ».

C’est donc sans surprise que les blouses blanches ouvraient un défilé où les organisations syndicales auront eu du mal à répondre à un appel national contre la politique sociale du gouvernement et provoquer une mobilisation suffisante en guise de « planche d’appel » avant l’été et, elles le souhaitent, une nouvelle manche à partir de l’automne. La CGT annoncera 3 000 manifestants. La police : 1 510.

« On connaît les difficultés », note Baptiste Bauza pour l’union locale CGT. « La fatalité gagne du terrain, y compris chez les salariés. Pour autant c’est un coup de semonce au gouvernement qui se place dans une logique de violence sociale vis-à-vis des travailleurs de ce pays. Ce n’est pas seulement prendre de l’élan, se dire « on se revoit en septembre ». La date est certes compliquée mais c’est une occasion de plus de montrer que la résistance s’organise face aux attaques de Macron sur les garanties collectives sur le privé, sur les cheminots ».

Christophe FREBOU