Luttes et mobilisations

laDEPECHE.fr - Les infirmières des bébés prématurés s’inquiètent du manque de personnel

Juillet 2018, par Info santé sécu social

« La direction a l’impression qu’il y a une avancée avec ce qu’elle nous propose, mais cela ne résout en rien le problème structurel de manque de personnel », s’indigne une infirmière. Hier, le personnel du service de néonatalogie et des délégués syndicaux ont été reçus par la direction des ressources humaines du CHU de Toulouse. Une rencontre obtenue après une mobilisation, lundi, à l’Hôtel-Dieu. Au cœur des débats : la situation de ce service qui s’occupe au quotidien des grands prématurés et des nouveau-nés porteurs de pathologies. Le personnel dénonce un manque de moyens. Un fait qui a d’ailleurs mené à fermer huit lits pour les bébés prématurés. « La direction a réitéré sa proposition de créer un pool de remplaçants à se partager sur plusieurs services, poursuit cette infirmière. Il nous manque du monde tous les jours. Cette solution ne nous convient pas… ».

« Pour combler le manque, il faudrait onze équivalents temps plein infirmier, un pour une auxiliaire de puériculture, un cadre et six médecins, indique Pauline Salingue, secrétaire CGT au CHSCT. On demande un pool de huit remplaçants rien que sur la néonatalogie ». La syndicaliste poursuit : « Sur un service comme celui-là, on ne peut pas faire n’importe quoi, il y a des normes. Là, l’équipe est mise à mal. Et il va finir par y avoir un drame. Les nourrissons transférés vers d’autres hôpitaux ont une chance de vivre qui diminue. Nous, la CGT, avons saisi le procureur de la République pour mise en danger de la vie d’autrui et non assistance à personne en danger. »

La direction du CHU de Toulouse affirme défendre « un fonctionnement conforme aux normes de sécurité pour la prise en charge des petits patients. Le CHU maintient le gel temporaire de huit lits de soins standards jusqu’à fin août pour permettre de prioriser l’affectation des professionnels de santé dans les unités de réanimation et de soins intensifs néonataux. Des recrutements supplémentaires auront lieu dès le mois d’août pour ouvrir à nouveaux ces lits et assurer la continuité des soins. En outre, le CHU lance le recrutement de seize infirmières-puéricultrices spécialisées dans les soins critiques pédiatriques (réanimation, soins pour créer un pool de suppléance. D’autre part, l’agence régionale de santé a été informée de la situation. « Nous avons été reçus et nous avons expliqué en détail ce que nous vivons, poursuit une infirmière. Ils vont étudier le dossier. Nous attendons les conclusions. Ce qui est certain, c’est que nous avons besoin de solutions immédiatement ».