Luttes et mobilisations

Le Télégramme - Ehpad. Mouvement de grève la semaine prochaine

Mai 2019, par Info santé sécu social

Kristell Jannick et Carine Thomas, de la CGT, ont annoncé que le personnel en Ehpad allait débrayer le 4 juin.Kristell Jannick et Carine Thomas, de la CGT, ont annoncé que le personnel en Ehpad allait débrayer le 4 juin.Le personnel en Ehpad, soutenu par la CGT, va débrayer mardi 4 juin devant Ty-Marhic. Par la voix du syndicat, il dénonce des « conditions de travail dégradées » ayant pour conséquence une « maltraitance imposée ».

« On en a ras-le-bol, voilà le message qu’on veut faire passer ». Carine Thomas n’y va pas par quatre chemins dans les locaux de la CGT, à l’hôpital de Douarnenez. Elle tire la sonnette d’alarme pour dénoncer la « souffrance au travail » qui frappe le personnel en Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) à Douarnenez. Conséquence : elle annonce qu’ils débrayeront le 4 juin, de 14 h à 16 h, devant l’Ehpad Ty-Marhic pour tenter de se faire entendre auprès de la direction.

« Ils craquent »
Dans un préavis transmis au directeur du centre hospitalier demandant « d’ouvrir des négociations », la CGT détaille les nombreux motifs de cette journée d’action. Elle y dénonce en particulier « la dégradation des organisations et des conditions de travail », « le manque de personnel », « le non-remplacement des arrêts maladies », la piètre « qualité de prise en charge des résidants » ou encore « le manque de respect, de dialogue et de communication au centre hospitalier, en particulier vis-à-vis des agents ».

« On arrive à une situation où on a un personnel qui n’en peut plus, qui craque, qui pleure. On y est confronté tous les jours », alerte Carine Thomas, secrétaire générale de la CGT, à l’hôpital de Douarnenez. Dans ces conditions, les arrêts maladies sont légion, selon les représentants syndicaux qui expliquent que l’équipe est désorganisée en raison d’un « manque de personnel, avec des difficultés de recrutement des arrêts qui ne sont pas remplacés ».

Maltraitance
Ces « conditions de travail dégradées » conduisent à une « maltraitance imposée », pointe un tract de la CGT intitulé « Ehpad en souffrance », avec des « résidents non levés, à peine lavés, pas toujours habillés » et une « alimentation bâclée », avec des soignants qui « n’ont plus le temps pour les douches des résidants ». Bref, « ils ne peuvent pas faire leur travail comme ils doivent le faire », dénonce Kristell Jannick, de la CGT, « et les familles sont mécontentes ». Le syndicat appelle d’ailleurs ces dernières à se joindre à la mobilisation, de même que la population de la ville.

Face à cette situation, la CGT dénonce un double discours : « On nous fait croire qu’il y a une volonté de recrutement et dans un deuxième temps on entend dire qu’il y a des candidatures qui ne sont pas retenues », assure Carine Thomas. De plus, « on a des aides-soignantes qui ne savent pas si elles vont être renouvelées ». Au final, « tout le monde s’épuise, le personnel est malmené, épuisé, rincé. Il y a des mots du personnel qui sont forts. On voit des aides-soignants et des infirmières au bord des larmes qui se sentent maltraitants », conclut Carine Thomas.