Luttes et mobilisations

RFI : France : le collectif Inter-Urgences structure son mouvement sur le web

Août 2019, par infosecusanté

France : le collectif Inter-Urgences structure son mouvement sur le web

Dominique Desaunay

RFI

En France, la contestation sociale dans les urgences hospitalières ne faiblit pas. Le collectif Inter-urgences qui jusqu’à présent coordonnait les protestations sur les réseaux sociaux vient de lancer un site web afin de renforcer son action.
Ce collectif monté en février dernier n’est pas un syndicat. Le mouvement a été lancé sans structure particulière, dans deux hôpitaux parisiens sous l’impulsion d’un infirmier et d’un aide-soignant. Ils sont bientôt rejoints par leurs homologues des autres établissements de Paris, puis par ceux des hôpitaux franciliens et les personnels de santé des autres régions de France.

Un site pour suivre les actions du mouvement
Désormais, le collectif s’est métamorphosé depuis peu en association avec pignon sur Web. « C’est un outil numérique incontournable afin de porter et structurer nos revendications » nous explique Anne Claire Rafflegeau, infirmière et porte-parole d’Inter-Urgences.

« En voyant l’ampleur de ce mouvement, il était évident que nos moyens de communication devaient évoluer afin de devenir un acteur de santé pour les paramédicaux des urgences. Sur ce site, il y a des revues de presse des médias auxquelles on a participé depuis le début de la grève. Également, ce qui a assez visible, c’est un compteur pour voir que les services d’urgence sont encore extrêmement mobilisés puisqu’ils sont au nombre de 217, détaille la porte-parole du mouvement Claire Rafflegeau. On a également un forum de discussion pour les membres du collectif, c’est-à-dire que tout paramédical des urgences peut avoir une fiche à son nom et discuter entre professionnels. Pour soutenir il y a également ce mouvement une pétition à signer et une cagnotte qui est déjà sur les réseaux sociaux. Les gens vont pouvoir voir en temps réel notre actualité. »

Mesures annoncées insuffisantes
Le dernier relevé du compteur de cette carte interactive affiche 217 services toujours mobilisés au décompte du 9 août, soit environ plus d’un tiers des hôpitaux français. Autre constat, si le mouvement montre des signes d’essoufflement en région parisienne, il s’étend maintenant à l’ensemble du territoire. Les mesures annoncées en juin par Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, pour soulager des services engorgés n’ont pas eu l’effet escompté.
Les grévistes réclament toujours 10 000 emplois supplémentaires et l’arrêt des fermetures de lits. Pas de trêve estivale en vue pour ces professionnels de santé qui continueront d’alerter inlassablement sur les conditions d’accueil de patients qu’ils jugent aujourd’hui ne plus pouvoir prendre en charge correctement.