L’Anticapitaliste Hebdo du NPA

l’Anticapitaliste Hebdo , dossier revenu de base : Le revenu de base : émancipation sociale ou accompagnement du libéralisme ?

Juillet 2016, par infosecusanté

Le revenu de base : émancipation sociale ou accompagnement du libéralisme ?

Un débat d’actualité

Le débat sur le « revenu de base » ou « revenu inconditionnel » agite les places publiques et les « nuits debout ». Il y suscite de vifs échange entre « libertaires », « anticapitalistes » , « décroissants », défenseurs du « salaire à vie » .
Il traverse aussi les forces politiques institutionnelles d’Europe Ecologie Les Verts au Front National.

Dans un monde où le chômage est devenu une réalité qu’aucune politique ne semble capable d’endiguer, où l’emploi précaire devient la norme, l’attribution d’un revenu accordé à chacunE apparait comme une issue possible, en particulier pour une partie de la jeunesse.

Il s’y ajoute l’idée qu’un revenu accordé inconditionnellement, d’un niveau suffisant, permettrait à chacunE de choisir son activité et son mode de vie, en échappant au travail aliénant auquel sont contraint de nombreux salariés.

Partis et institutions diverses s’emparent désormais, du projet.

Le « Conseil National du Numérique » s’y est déclaré favorable.
EELV (Europe Ecologie Les Verts) l’a inscrit dans son programme lors de son congrès dès 2013 ;
Le Parti Socialiste, accorde une place significative au « revenu de base » dans les « cahiers pour la présidentielle » qu’il vient de publier, dans la perspective de 2017.
Frederic Lefevre, ancien porte parole de Nicolas Sarkozy , en fait l’une de ses propositions-phare dans le cadre de la « primaire à droite ».
Dernière en date, Marine Le Pen, dans une interview à Radio Classique le 19 avril 2016 disait « réfléchir » à la question :
« …de plus en plus de gens obtiennent des aides sociales, mais ce sont toujours les mêmes et les mêmes qui les financent. Ce ne serait pas le cas avec le revenu universel, où tout le monde, tous les citoyens ont un revenu, quelque soit leur niveau de revenu ».
Elle y voyait, également un moyen de mettre en place une proposition du FN : le « droit des femmes au foyer à ne pas travailler » c’est-à-dire, en clair, le salaire maternel.
Le « revenu de base » pourrait ainsi s’inviter dans la prochaine campagne présidentielle.

Le débat dépasse largement l’Hexagone :
A gauche, Podemos en Espagne a inscrit le « revenu de base » dans son programme ; proposition également défendue par John Macdonnel, responsable des questions économiques, dans l’équipe de Jeremy Corbyn, nouveau dirigeant du parti travailliste.
L’idée est aussi en vogue dans le paradis du libéralisme qu’est la « Silicon Valley », en Californie
En Suisse l’instauration d’un revenu inconditionnel a été au cœur du débat public à l’occasion de la « votation » du 5 Juin dernier qui a rejeté le projet. En Finlande, un gouvernement de droite alliée à l’extrême droite populiste prépare une « expérimentation » pour 2017, alors même qu’il s’attaque brutalement aux services publics.

On le voit, la boutique du « revenu de base » est suffisamment vaste pour que chacunE, puisse y trouver, le produit qui lui convient.

Ce dossier réalisé par la commission nationale santé sécu social du NPA, a pour but de donner quelques éléments d’information et d’appréciation permettant d’engager la discussion avec celles et ceux qui, tout en combattant avec nous l’austérité ou la « loi travail » voient dans le revenu inconditionnel une réponse émancipatrice.

La commission nationale santé sécu social du NPA