Le centre hospitalier du Rouvray, près de Rouen (Seine-Maritime), connaît un mouvement de grève, depuis le mardi 30 août 2016. Enjeu : un projet de réorganisation contesté.
Fabien Massin
Le centre hospitalier du Rouvray, à Sotteville-lès-Rouen, près de Rouen (Seine-Maritime), spécialisé dans la lutte contre les maladies mentales, est agité par un mouvement de grève, depuis le mardi 30 août 2016. En cause : un projet de dispositif, un « pool de remplacement » ou « pôle de remplacement », de 35 personnes, visant à palier aux absences, contesté par une partie du personnel. À l’appel de la CGT, rejoint par un collectif rassemblant personnel syndiqué – mais sans la CFDT, qui a participé à la concertation – et non syndiqué, un appel à la grève reconductible a été déposé. Chaque jour, depuis, en assemblée générale, les personnels grévistes décident de la poursuite – ou non – du mouvement. Mardi 6 septembre 2016, une majorité s’est une nouvelle fois prononcée en faveur de la grève.
“Nous ne sommes pas contre la création d’un « pool de remplacement », mais le projet actuel de la direction ne nous convient pas, explique une représentante CGT. Là, il est proposé de créer ce pôle en puisant dans les effectifs des différents services. Or, ce que nous voulons, ce sont de véritables embauches d’infirmiers et aide-soignants, par la voie statutaire. Nous avons été reçus par la direction, et avons demandé un moratoire. Cela nous a été refusé, c’est pourquoi le mouvement se poursuit depuis une semaine.”
Dans un document diffusé au sein du centre hospitalier, à l’ensemble du personnel, la direction de l’établissement défend son projet :
“La définition d’un effectif infirmier et aide-soignant n’a de sens que si cet effectif est constant dans le temps. C’est pourquoi un « pool de remplacement » est nécessaire pour pouvoir répondre à l’absentéisme, la maladie, la formation… Les maquettes organisationnelles, aujourd’hui définie, sont le résultat d’un travail de 12 mois qui a associé la direction des soins, la direction des ressources humaines, et des représentants du personnel (CFDT et CFTC). [...] Les effectifs restent globalement identiques à aujourd’hui. Le projet a pour seul objectif une répartition plus équitable des effectifs et une gestion plus efficace de l’absentéisme.”
Au premier jour de grève, mardi 30 août 2016, le centre hospitalier a comptabilisé un taux de 9,28 % d’agents grévistes ; et 3,89 % quelques jours plus tard, le lundi 6 septembre 2016. Le centre hospitalier du Rouvray, en termes d’emploi, est un des poids lourds de la rive gauche, dans l’agglomération de Rouen. Il emploie 1 900 agents, tous métiers confondus.
