L’Anticapitaliste Revue mensuelle du NPA

NPA. Dossier de l’Anticapitaliste - Face aux projets du gouvernement, se mobiliser autour d’un plan d’urgence pour l’hôpital et la santé

Mai 2020, par Info santé sécu social

Ce que la pandémie a révélé du système de santé

JEAN-CLAUDE DELAVIGNE
Les trois mois que nous venons de traverser ont été un révélateur exceptionnel de l’état du système de santé aux yeux de l’ensemble de la société. Ils en ont montré les forces et les faiblesses.

L’hôpital public, déjà en situation critique avant l’épidémie, a réussi à accueillir, dans l’urgence, une grande partie des patientEs. Il a néanmoins été débordé dans certaines régions où, parfois, des choix éthiques déchirants (qui soigner ?) se sont posés. Ses professionnelEs, ses équipes ont réussi à faire face et à éviter que l’épidémie ne devienne plus dévastatrice. Faute de moyens, ils et elles n’y sont toutefois parvenus qu’au prix de risques considérables et d’un travail épuisant avec des conséquences durables pour leur santé.

L’absence de politique de santé publique permettant d’anticiper l’épidémie (révélée par l’absence de masques), les conséquences dramatiques de politiques d’austérité, de privatisation et de marchandisation de la santé menées depuis un quart de siècle sont devenues visibles pour touTEs. La question du droit à la santé et de soins accessibles à touTEs est l’une des grandes préoccupation pour construire le « monde d’après ».

Austérité et hôpital-entreprise

L’exemple est emblématique. Le 25 mars, à Mulhouse, Macron prononce un discours célébrant les soignantEs et annonçant un « investissement massif » pour l’hôpital, devant un hôpital de campagne monté à la hâte. Les hôpitaux de Mulhouse subissent alors le pic de la pandémie, les urgences sont sous pression, des patientEs doivent être évacués vers d’autres régions ou pays voisins. Mais la crise vient de loin. Revenons quelques semaines en arrière, dans la même agglomération.Le virus ne circulait pas encore. Pourtant, à Mulhouse, le « groupement hospitalier régional » devait temporairement fermer l’un de ses service des urgences à Saint-Morand d’Altkirch faute de médecins. Sur le site de Mulhouse, il ne restait plus que sept médecins aux urgences, sur un effectif théorique de 34, et les 17 internes affectés au service étaient en arrêt de travail pour épuisement professionnel.

Dans la même région, le 3 avril, en pleine crise, alors que les services saturés du CHU de Nancy combattent l’épidémie dans des conditions très difficiles, le directeur de l’Agence régionale de santé ne voit « pas de raison de remettre en cause » le plan de restructuration (COPERMO) qui prévoit 598 suppressions de postes et 174 fermetures de lits prévues d’ici 2025. Il sera muté, pour avoir parlé trop fort au mauvais moment, mais à Nancy comme ailleurs le COPERMO n’est que suspendu.
Manque de personnel, fermeture de 100 000 lits en 20 ans, de services d’urgences, de maternité, de chirurgie de proximité, regroupement dans d’énormes usines à soins déshumanisées mais plus « rentables » : les effets des politiques d’austérité, de régression des budgets hospitaliers, n’ont pas attendu l’épidémie pour se manifester. Tout au long de l’année 2019 les services d’urgences ont été en grève et les mobilisations hospitalières se sont succédé pour exiger, sans succès, un recrutement massif de personnel, l’augmentation en conséquence des budgets hospitaliers, la revalorisation des salaires (300 euros pour touTEs) qui puisse rendre attractif le travail difficile à l’hôpital. Les « plans » successifs de Macron/Buzyn n’ont en rien répondu à ces attentes.

Effets calamiteux

Les effets pervers de la gestion de l’hôpital public sur le mode de l’entreprise, dont la « tarification à l’activité » est l’un des principaux outils, ont été mis en relief par la pandémie.

L’hôpital étant rémunéré selon le nombre d’actes fournis, un lit vide est un lit « non rentable », et le « taux d’occupation des lits » doit être le plus élevé possible. Pas de place dans ces conditions pour anticiper des événements « imprévus », comme une épidémie.

La politique des gouvernements successifs a consisté à « externaliser » vers des opérateurs privés (cliniques privées commerciales, secteur social et médico-social associatif) une part croissante des missions de l’hôpital public, et en finir avec la place centrale de celui-ci dans le dispositif de soins.
Les effets de cette politique, même si l’État a dû en catastrophe « réquisitionner » une partie des établissements privés, n’ont été que trop visibles au cours des dernières semaines.

Les scandales d’un système de santé privé ont été tout particulièrement visibles dans les EHPAD, où la course aux profits s’est payée en nombreux décès, très certainement évitables. Malgré des tarifs prohibitifs et des profits insolents, ces groupes, comme Korian, sont accusés par de nombreuses familles ne n’avoir pas mis en œuvre les mesures indispensables à la protection des résidentEs.

Enfin, la volonté de basculer le système de santé vers des soins « ambulatoires » privés, confiés à une médecine de ville à bout de souffle, a montré au grand jour ses limites. Les médecins libéraux, contraintEs à un exercice solitaire, dans le cadre d’une médecine purement curative, à l’acte, ne peuvent répondre aux missions de prévention, de promotion de la santé, de dépistage, de mise en place avec la population de mesures sanitaires qui devraient être celles d’un service public de santé en période d’épidémie. Ils le peuvent d’autant moins qu’ils sont souvent débordéEs et en nombre insuffisant dans les déserts médicaux.

Les leçons de l’épidémie exigent un renforcement des moyens du service public de santé, qui ne doit pas se limiter à l’hôpital, à l’opposé de la poursuite et de l’accélération de ce qui n’a pas fonctionné depuis 25 ans et que veulent poursuivre Macron/Véran avec le « Ségur » de la santé.

Les réponses du gouvernement : baratin et contre-réformes

S. BERNARD

Lors de sa récente visite à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, Macron, vigoureusement interpellé par des hospitalierEs, a fait ce qu’il sait le mieux pratiquer, le bla-bla-bla pour vanter « les piliers » de son plan pour l’hôpital.

Le gouvernement a ainsi annoncé « la revalorisation des carrières et le développement des compétences et des parcours professionnels ; un plan d’investissement et la réforme du financement ; un système plus souple, plus simple, plus en proximité, en revalorisant le collectif, le sens de l’équipe et l’initiative des professionnels et une organisation du système de santé fondée sur le territoire et intégrant hôpital, médecine de ville et médico-social ».

La « concertation » a débuté le 25 mai au ministère « des Solidarités et de la Santé », avenue de Ségur à Paris. Le ministre Olivier Véran est accompagné par Nicole Notat qui a de l’expérience : secrétaire générale de la CFDT en 1995, elle avait soutenu la contre-réforme Juppé et s’était opposée aux mobilisations malgré leur ampleur !
Véran dit vouloir frapper « vite et fort » afin d’aboutir à des conclusions à la mi-juillet. Le gouvernement préfère que ce soit pendant la période des vacances car les mesures annoncées à l’issue du « Ségur de la santé » ne seront sans doute pas très populaires auprès des personnels de santé. Il veut que les discussions soient consacrées à « six axes de réflexion » : « développement des exercices mixtes ; modernisation de la gestion de carrière et des compétences ; développement des pratiques avancées et des coopérations entre professionnels ; assouplissement de la gestion du temps de travail pour ceux qui le souhaitent ; promotion de la qualité de vie et de la santé au travail ; promotion du dialogue à l’hôpital. » Il préfère des discussions technocratiques pour ne pas aborder frontalement les revendications du personnel et les besoins réels des hôpitaux et EHPAD.

La poursuite de la même politique… en pire !
Les objectifs du gouvernement avaient été annoncés sans ambages le 20 mai à l’issue du conseil des ministre. Véran a évoqué la loi « Ma santé 2022 » adoptée au Parlement en juillet 2019 : « Nous avons fait le bon diagnostic nous avons pris les bonnes orientations, mais nous n’avons pas été ni assez vite ni assez fort. » Il a annoncé « des mesures d’ampleur et dans une certaine mesure radicales. Cela passera par une hausse des salaires à l’hôpital, par une remise en question de certains carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage, parfois différemment. Cela passera encore par une meilleure valorisation du travail en équipe et donc également des compétences acquises, […] le système de santé français [n’étant] pas assez performant ».

Ce gouvernement a l’habitude d’habiller ses mesures d’un langage de « progrès ». La mesure phare de la loi « Ma santé 2022 » était la prétendue « création de 400 à 600 hôpitaux de proximité » alors qu’il s’agissait de leur fermeture et de la transformation de certains d’entre eux en EHPAD ou en maison de santé. C’est cette politique de destructuration de l’hôpital public, notamment par le partenariat public-privé, que Véran a pour mission de poursuivre. Il n’est pas étonnant que, dans un communiqué, « la Fédération de l’hospitalisation privée salue la volonté d’une réforme véritablement ambitieuse du système hospitalier […] et approuve la volonté du président de la République d’instaurer une nouvelle organisation du système de santé basée sur le territoire, tirant les leçons des coopérations mises en œuvre au plus fort de la crise ».

Concernant les salaires, les hospitalierEs ne doivent pas se faire trop d’illusions, Agnès Buzyn avait promis une revalorisation aux aides-soignantEs en juillet 2019, et Édouard Philippe avait annoncé une augmentation de 200 euros aux nouveaux et nouvelles infirmierEs en octobre. Ils et elles attendent encore !
Un rapport de forces à construire

Le gouvernement reste volontairement très flou sur les réponses aux revendications des syndicats et des collectifs, rien de concret n’est annoncé pour faire face à l’insuffisance chronique du financement et à la pénurie de professionnels, alors que des dizaines de milliers d’embauches pérennes, suivies de formations sont indispensables pour ouvrir les milliers de lits dont l’hôpital manque en permanence et plus dramatiquement dans les périodes de crise (épidémie de grippe, pandémie Covid-19…).

Le gouvernement n’a renoncé à aucune des attaques contre les acquis sociaux. Alors que le personnel des hôpitaux et EHPAD souffre de conditions de travail très difficiles, il fait peser des menaces sur la durée de travail. « N’est-ce pas incohérent de maintenir les 35 heures alors que certains, pour gagner plus, travaillent en dehors en toute légalité ? » a déclaré Véran alors qu’il accompagnait Macron à la Pitié-Salpétrière, affirmant par ailleurs qu’il s’agissait « d’assouplir » la loi sur la réduction du temps de travail.

Il envisage une « augmentation des rémunérations », sans plus de précisions. À quel niveau ? Pour quand ? Pour l’ensemble du personnel ou certaines catégorie ? Collectives ou au mérite ? Comme le dit le proverbe : « Quand c’est flou c’est qu’il y a un loup » !

Les 300 euros revendiqués par les personnels des hôpitaux et EHPAD, l’embauche à la hauteur des besoins, les moyens humains et matériels nécessaires pour bien soigner les patientEs, la sauvegarde de l’hôpital public devront être arrachés par la mobilisation massive de tous ceux et celles qui veulent que la santé ne soit pas une marchandise mais un droit pour tous et toutes.

La « concertation » portera aussi sur « une cinquième branche de la Sécurité sociale »

Le 20 mai, le gouvernement a envoyé aux « partenaires sociaux » un projet de lois relatif à la dette sociale. Il a découvert et précisé dans le texte que « la crise sanitaire a mis particulièrement en lumière les limites de notre système de prise en charge des personnes âgées ». Une cinquième branche s’ajoutera aux branches , maladie, accident de travail et famille. Elle sera financée en partie par la Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale (CRDS), les 0,5 % prélevés depuis 1996 uniquement sur les salaires et les revenus de remplacement (chômage, retraite…) sans part patronale. La Caisse d’amortissement de la dette Sociale (CADES) utilise notre argent pourgarantir des emprunts sur les marchés internationaux de capitaux. Selon le journal les Échos, le gouvernement veut transférer le déficit actuel de la Sécu à la Cades, soit 31 milliards accumulés fin 2019, auxquels s’ajouteraient « au moins 92 milliards pour 2020, 2021, 2022 » ainsi que les 10 milliards de dette des hôpitaux tandis que selon la cour des comptes la part patronale des niches sociales (exonérations, réductions des cotisations sociales et abattements d’assiettes) atteint 52 milliards en 2019.
Le contenu de la loi sur la perte d’autonomie n’est pas dévoilé au moment où cet article est rédigé. C’est un projet qui a été constamment reporté. Pour Sarkozy la 5ème branche de la Sécu était « un risque assurable » en partie couvert par des produits financiers, ce n’était donc qu’un slogan. La promesse de Hollande s’est transformée en « loi sur l’adaptation de la société au vieillissement », quelques mesurettes et la création d’une Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie, un prélèvement de 0,3 % sur les pensions de retraites et d’invalidité. Agnès Buzyn envisageait d’instaurer une 2ème journée travaillée non payée prenant exemple sur « le lundi de Pentecôte ».
Et l’on se rappelle que pour Macron les aides sociales coûtent « un pognon de dingue » ...

Un vent de mobilisation dans les hôpitaux

CorrespondantEs
Saint-Denis
Mercredi 20 mai 2020, des infirmierEs, des aides-soignantEs, des agentEs de service hospitalier, des rééducateurEs, des technicienEs.… de tous les services de gériatrie et de médecine physique et de réadaptation de l’hôpital Casanova, un des deux sites du Centre hospitalier de Saint-Denis, ont ouvert les grilles, closes depuis le début de l’épidémie, pour faire du bruit et brandir leurs revendications dans la rue.

Des habitantEs et des coups de klaxon de soutien ont accompagné leurs slogans. Ce qui a été discuté en assemblée générale, c’est de participer à des mobilisations coordonnées comme les « jeudis de la colère » initiés à Robert-Debré. Il semblerait que l’idée ait un écho chez de nombreux collègues de différents hôpitaux. Sur l’autre site du CH de Saint-Denis, Delafontaine, l’AG a eu lieu lundi 25 mai et, déjà, les collègues de Casanova sont prêts à ressortir jeudi prochain, heureux de s’être retrouvés touTEs ensemble et d’avoir fait entendre leur voix !

Robert-Debré (Paris)
Malgré la crise sanitaire, le Collectif inter-hôpitaux de Robert-Debré a maintenu le lien avec l’ensemble du personnel de l’établissement. Aux premiers signes de l’accalmie, le CIH a pris l’initiative d’une AG, le 28 avril, qui a décidé de désobéir pour sortir dans la rue le 1er Mai. Nous étions une vingtaine à aller à la rencontre des confinéEs qui, de leur fenêtre, de leur balcon ont participé à cette première casserolade. EncouragéEs par cette audace, les militantEs du collectif, syndiquéEs et non syndiquéEs, représentatifs de touTEs les hospitalièrEs, ont décidé de lancer #JeudisColère. En lien avec les réseaux militants des communes limitrophes, la mobilisation s’amplifie tant au sein de l’hôpital qu’aux alentours. Les collectifs nés lors de la lutte contre la réforme des retraites sont aussi de la partie. Du 7 au 14 le flot grossit et, enfin le 21 mai, 800 manifestantEs applaudissent les prises de parole du Printemps de la psychiatrie, des porte-parole venuEs de Tenon, de la Pitié, de Delafontaine…

René-Muret (Sevran)
L’ hôpital gériatrique René-Muret à Sevran est en alerte depuis presque deux ans. L’ARS et l’AP-HP avaient décidé de supprimer la totalité des lits de soins de longue durée, soit 179 lits. Après une lutte acharnée soutenue par des éluEs, la suppression a été réduite à 50 % des lits.

Les hospitalierEs de René-Muret se rassemblent, une fois par semaine, pour une casserolade et revendiquer l’augmentation des salaires, l’arrêt des fermetures de lits, l’augmentation des effectifs ainsi que l’augmentation du budget de fonctionnement de l’hôpital public.

À ce jour, la vigilance de l’intersyndicale Sud et CGT et du comité de lutte de l’hôpital est toujours de mise. En effet, des services, durant la période de coronavirus, ont été fermés pour redéployer les effectifs sur les services Covid+. Nous demandons, à ce jour, la réouverture de tous les services de gériatrie, d’autant que l’ouverture au printemps 2021 d’un centre de gériatrie privé Korian à proximité de l’hôpital fait peser une menace sur l’offre de soins publics de gériatrie.

La Pitié-Salpêtrière (Paris)
La semaine dernière, on a eu droit à la visite de Macron, venu faire son show et son pseudo mea culpa. Aux collègues qui l’ont interpellé, il a promis des augmentations de salaire et des embauches. Il a juré avoir pris la mesure de la situation. Des collègues ont quand même réussi à le coincer sur la question des masques et des salaires. Il est vrai que les réorganisations incessantes pendant la période Covid, les conditions de travail ont continuer d’échauffer des collègues déjà bien énervées après un an de mobilisation sur l’hôpital. Si certainEs collègues gardent espoir que le gouvernement ait entendu la demande des hospitaliers, la plupart ont bien conscience que les annonces risquent de rester lettre mortes sans mobilisation.

Hôpital Tenon (Paris)
Mercredi 20 mai avait lieu un rassemblement devant l’hôpital Tenon à Paris dans le 20e. Environ 300 personnes étaient présentes : des personnels hospitaliers et des mouvements de soutien du 20e arrondissement composés de l’interpro du 20e qui était active pendant le mouvement des retraites (profs, RATP, SNCF, poste et autres), le collectif IVG du 20e, des Gilets jaunes et des soutiens d’organisations politiques du NPA et La France insoumise.

Ce rassemblement très joyeux, au son de « On est là », a permis d’exprimer les revendications des personnels hospitaliers à savoir l’embauche des personnels, augmentation du nombre de lits à hauteur des besoins et augmentation des salaires de touTEs les hospitaliers.

Pendant la crise, l’hôpital Tenon a pu bénéficier du large élan de solidarité des habitantEs du 20e : repas et gâteaux faits par des particuliers, confection de masques en tissu, visières par imprimante 3D, mise à disposition d’appartements pour les soignantEs, croissants distribués par les boulangeries avoisinantes…
Une vraie solidarité s’est créée, qu’il faut garder pour les différentes luttes à mener ensemble.

Finistère
Fortes d’une première conférence de presse organisée par Sud Santé Sociaux du Finistère, qui appelait les autres organisations syndicales, collectifs de défense des hôpitaux et maternités et usagerEs à participer à la mobilisation du 16 juin au niveau du département, les sections sont retournées dans leurs hôpitaux car pour elles et eux il en va de la responsabilité de tous pour que les beaux discours du président aboutissent à un changement.

Au CH de Morlaix et au CHU de Brest, les syndicats CGT ont accepté de répondre à cette invitation mais à condition d’organiser des rassemblements locaux.

Au CH de Quimper, des banderoles fleurissent sur les grilles d’entrée pour exiger une revalorisation des salaires pour toutes et tous, l’augmentation des effectifs et contre la fermeture des services.

Clermont-Ferrand
Pour faire suite à la pétition lancée par l’intersyndicale CGT, FO, SUD du CHU qui réclame des moyens pour soigner, un rassemblement a été organisé le 19 mai devant la direction du CHU de Clermont-Ferrand.

200 à 300 personnes étaient présentes, des salariéEs du CHU mais aussi des soutiens aux personnels soignants pour une bonne moitié, composé de militantEs de plusieurs associations (Bas les masques, ATTAC, Gilets jaunes), des syndicalistes CGT, FO, Solidaires et UNEF et des organisations politique (NPA, FI).

Deux autres rassemblements ont eu lieu, à l’appel du collectif « Bas les masques » et à l’initiative de Gilets jaunes pour soutenir les soignantEs et défendre l’hôpital public, le lundi 11 mai et le samedi 16 mai, avec environ une soixantaine de présentEs à chacun de ces rassemblements.

Imposons dès maintenant des mesures d’urgence pour la santé

Les propositions du NPA

• Un plan massif de formation et de recrutement pérenne de 120 000 emplois pour les hôpitaux, et d’un poste par résident dans les EHPAD, financé de manière durable par l’arrêt des exonérations de la part patronale des cotisations sociales, réductions et abattements d’assiettes ;
• Un plan massif de financement du système de santé et sa réorganisation sous le contrôle des professionnels et des patientEs. Cela doit être une priorité immédiate ;
• La réorganisation du système de santé pour faire face aux situations imprévues, assurer la prévention, les soins, le suivi, sans être soumis à des impératifs de rentabilité immédiate, ce qui suppose l’abandon des réformes hospitalières mises en place depuis 2003 et du système de financement calqué sur celui de l’entreprise, ainsi que l’abrogation des plans de retour à l’équilibre ;
• L’augmentation générale et pérenne des salaires de tous les personnels des hôpitaux et EHPAD de de 300 euros ;
• L’annulation de la dette des hôpitaux ;
• La nationalisation des cliniques et hôpitaux privés et le maintien de l’emploi de leur personnel ;
• La sortie du confinement ne doit pas dépendre de critères économiques mais scientifiques, et les modalités doivent être ­décidées avec la population ;
• Les protections (masques, tenues..), les tests, médicaments et traitements doivent être gratuits et mis à la disposition de tous et toutes ;
• La gratuité totale des soins sans avance des frais doit être prise en charge uniquement par la Sécurité sociale ;
• La réquisition des logements, hôtels, permettant à la fois un hébergement digne et sûr des populations en danger (migrantEs, SDF, précaires...), l’accès à la nourriture, à l’eau potable, à la santé de toutes celles et ceux qui en ont besoin ;
• L’expropriation de l’industrie pharmaceutique ;
• Des moyens à la hauteur des besoins estimés par les chercheurs pour la recherche médicale qui doit porter sur les mesures de prévention des épidémies. L’écologie de la santé, qui étudie le rôle des facteurs environnementaux et la transmission de certaines pathologies doit être développée ;
• Le développement de la prévention et la prise en compte des déterminants de santé (conditions de vie, de travail…). Par exemple interdire les open space dans les entreprises, car ils favorisent la transmission des maladies infectieuses ;
• Un service public de santé dont le pivot serait des centres de soins pluridisciplinaires en lien avec les hôpitaux de proximité qui devrait aussi prendre en charge le 3e âge et la perte d’autonomie à domicile et en établissement ;

La lutte pour la défense du droit à la santé et des revendications ne concerne pas que le personnel hospitalier, elle doit être portée par l’ensemble de celles et ceux qui se sont mobiliséEs chaque soir pour les soutenir, ainsi que par les syndicats, associations, forces politiques, groupes de Gilets jaunes…